Une couveuse est un système d’accompagnement à la création d’entreprise.
L’entrepreneur à l’essai est lié à la couveuse par un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE). Il s’agit d’un contrat écrit d’une durée maximum de 12 mois, renouvelable deux fois, qui permet à l’entrepreneur de tester son activité tout en conservant son statut antérieur et ses droits sociaux.
Le passage en couveuse dure en moyenne 11 mois (source UCE).
À sa sortie, l’entrepreneur à l’essai a appris le métier de chef d’entreprise, il connaît les chiffres clés de son activité, il peut voler de ses propres ailes en confiance. Il bénéficie du réseau créé lors de son passage en couveuse et il est orienté vers des dispositifs de suivi postcréation.
La couveuse permet de tester en grandeur réelle le projet et la capacité à entreprendre. L’entrepreneur peut vendre et facturer ses services via le numéro Siret de la couveuse.
Pour illustrer ce dispositif, Cécile FAUQUENOIS et Béatrice FORTIER-DURAND ont accepté de témoigner pour Croquefeuille.
Béatrice FORTIER-DURAND a créé Eyguieres Assistance en mars 2012 au sein de la couveuse ADIJE de Marseille.
Après 38 ans de carrière dans les métiers du secrétariat, dont 21 ans dans le domaine du transport et 5 ans dans le secrétariat médical, elle exerce comme assistante administrative indépendante, à distance et sur site (30 km autour d’Eyguieres).
Elle propose à ses clients, professionnels de la santé, TPE, PME, commerçants, artisans et particuliers, des prestations de saisie et mise en page de documents, relecture et correction orthographique, création et intégration de tableaux, saisie et envoi de devis, factures, bons de commande et bons de livraison, suivi et relance des impayés par téléphone ou par écrit…, ainsi que de la transcription audio.
Cécile FAUQUENOIS a créé Asstalia en octobre 2012 au sein de l’Espace des Entrepreneurs de Lille.
Titulaire d’un BTS Commerce international et forte de diverses expériences en assistanat commercial, en télé-conseil et en administratif dans différents secteurs, elle teste actuellement son activité d’assistante administrative et commerciale indépendante.
Elle propose des prestations administratives et commerciales en français et en italien, ainsi qu’un service de traduction de l’italien au français.
Elle travaille surtout pour des TPE, essentiellement à distance, mais également sur site sur la métropole lilloise.
Ses services sont dédiés aux professionnels de tous secteurs d’activité.
CF : Lors de mon précédent emploi administratif à mi-temps, j’ai eu l’envie d’exercer de nouveau en tant qu’assistante commerciale et en faisant des recherches sur des postes plutôt en télétravail, j’ai découvert le métier de télésecrétaire indépendante.
Finalement, c’est suite à un licenciement pour inaptitude que j’ai décidé de me lancer dans l’aventure, pour enfin exercer le métier pour lequel j’avais eu un véritable coup de cœur et l’indépendance semblait naturelle étant donné que j’ai suivi la majorité de ma scolarité à distance, j’ai donc appris à être totalement autonome, c’était pour moi une sorte de « retour aux sources ».
De plus, je voulais impérativement un poste au moins partiellement en télétravail afin de pouvoir gérer au mieux mon travail malgré des soucis de santé.
BFD : J’ai décidé de me lancer au mois de mars 2012.
J’ai arrêté ma carrière pour cause de mutation de mon mari.
BFD : Je ne trouvais et ne trouve toujours pas d’emploi, dû certainement à mon âge.
CF : J’avoue qu’à ce moment-là précisément je ne faisais plus du tout confiance au monde salarial. J’étais vraiment dans l’optique du « on n’est jamais mieux servi que par soi-même » et me créer moi-même le poste que je souhaitais (assistante commerciale partiellement en télétravail) m’a donc semblé être la meilleure solution, surtout que les entreprises sont très frileuses quand il s’agit d’embaucher quelqu’un en télétravail.
CF : Je pense que je n’avais pas assez confiance en moi pour me lancer seule dans cette aventure. J’ai ressenti le besoin d’être guidée, mais aussi d’être formée au métier de chef d’entreprise, qui est un « métier » à part entière.
Je maîtrise les prestations que je propose, mais s’occuper de sa propre gestion, de sa comptabilité ou même de sa communication, c’est toute autre chose !
Et je trouve qu’il est impératif d’être formé à tout ça si on veut savoir gérer au mieux son activité. Il faut impérativement des bases sinon on risque d’aller droit dans le mur.
BFD : Après un rendez-vous avec mon conseiller Pôle emploi qui m’a conseillé d’intégrer une couveuse.
Nous travaillons avec leur n° de Siret, donc pas de tracasseries administratives pendant 3 ans.
BFD : Très bien, les seules difficultés que j’aie rencontrées étaient un peu le stress, car les référents nous mettent la pression, ce qui est normal.
Le parcours au sein de la couveuse est très facile, il y avait 3 périodes dont :
CF : Concrètement, il y a eu tout un travail préalable à l’intégration en couveuse puisque j’ai dû passer devant un jury pour présenter mon projet et le convaincre qu’il était viable.
J’ai donc effectué une étude de marché complète, résumée dans un dossier de synthèse et présentée en diaporama devant le jury.
J’ai également dû faire un plan de financement ainsi qu’un prévisionnel sur 3 ans.
Il faut donc bien préparer son projet pour pouvoir espérer rentrer en couveuse.
Une fois acceptée, j’ai suivi le parcours habituel :
CF : Oui et non. Oui, car j’ai été formée comme je le souhaitais au « métier » de chef d’entreprise et je pense que maintenant j’ai vraiment toutes les cartes en mains pour réussir au mieux mon activité.
C’est vraiment le gros avantage en étant en couveuse, car en plus les formations sont totalement gratuites, c’est un beau cadeau que l’on nous fait. Et le fait d’avoir quelqu’un qui nous suit régulièrement et est là pour nous guider et nous soutenir en cas de souci est très rassurant.
BFD : Tout à fait, les avantages sont de nous apprendre les différents points à exécuter pour se lancer : étude de marché, les déclarations administratives, les assurances, etc.
BFD : Hormis, l’augmentation de la cotisation, raison pour laquelle j’ai dû quitter la couveuse, je n’en ai eu aucun.
CF : Nous ne sommes pas toujours totalement libres de nos mouvements, notamment du fait que la trésorerie et la comptabilité sont gérées par la couveuse, on ne fait pas forcément ce qu’on veut.
Par exemple, certaines dépenses peuvent être remboursées sur notre trésorerie (dans ce cas, on récupère directement ces remboursement), mais comme là, depuis mon entrée, je n’ai encore reçu aucun remboursement simplement parce que le comptable a beaucoup de comptes à gérer. À la longue, j’avoue que c’est pénible.
Et c’est vrai que le fait de ne pas pouvoir toucher directement l’argent de son activité est très frustrant…
En effet, mis à part dans des cas de remboursement de frais, notre « rétribution » (le CA - les charges de la couveuse - les charges sociales) ne nous est versée qu’à la sortie de la couveuse.
CF : Normalement ces prochaines semaines.
J’ai prévu de m’installer en tant qu’AE.
BFD : J’ai quitté la couveuse le 31/12/2012.
Mon statut est auto-entrepreneur.
BFD : Oui, je l’ai déjà recommandée, je trouve que c’est un très bon tremplin pour se lancer. Pour moi, ça a été une façon de ne pas me lancer à l’aveuglette.
CF : Cela dépend des personnalités.
Comme partout, il y a des avantages et des inconvénients et, en plus, je pense que cela peut se passer différemment d’une couveuse à l’autre.
L’étape des formations est, je pense, indispensable, et si on n’a pas assez confiance en soi, le suivi personnalisé peut être une réelle aide.
Mais il faut être conscient du blocage de l’argent normalement gagné, qui est une vraie contrainte.
Par ailleurs, la couveuse est très stricte sur ce qu’on peut faire ou pas et si elle a un doute, elle refuse que l’on accepte une mission. Et comme on est sous contrat avec la couveuse, on doit forcément suivre…
CF : Tout d’abord, faire une étude de marché poussée. Notamment, sur le marché dans sa région, sur la concurrence. Il faut impérativement savoir se positionner avant même de commencer son activité (tarif, prestations, éventuelles spécialités, valeur ajoutée).
Ensuite, se former pour pouvoir gérer au mieux son activité. Quelqu’un qui souhaite se lancer comme télésecrétaire, mais ne sait pas faire une facture ou un devis (je ne parle pas de la façon de tarifer), personnellement, je trouve cela hallucinant, car c’est quand même essentiel quand on est prestataire de services.
C’est pour cela que, selon moi, il est impératif de se former à ce genre de choses.
BFD : Qu’elle intègre une couveuse si elle le peut, c’est une super expérience, si elle est demandeuse d’emploi elle peut se renseigner auprès de son conseiller, et participer aux différents forums.
Par téléphone : 07.78.87.41.62
Par mail : bfd95490@hotmail.fr
Visitez sa fiche sur LEXIRIS.fr
Par téléphone : 06.19.17.42.18
Par mail : cecile@asstalia.com
Visitez son site internet : http://www.asstalia.com
Crédits photo : Moyan_Brenn
Inscrivez-vous à la lettre de Croquefeuille en remplissant ce formulaire :