Directeur administratif et financier indépendant
Publié le mardi 29 septembre 2015 par Thierry Goemans | 0 commentaires
Classé dans : Témoignages - Prestations - Gestion - SARL -

Thierry Goemans nous en dit plus sur son métier de DAF freelance, une autre façon de traiter de l’administratif et du financier au sein des entreprises…

Bonjour Thierry, Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

J’ai créé mon activité indépendante (EURL) en 2008, après 20 années de salariat, comme responsable administratif et financier et en tant que collaborateur d’expertise comptable. J’ai travaillé dans deux pays, la Belgique dont je suis originaire et en France. Je suis dans les Yvelines depuis 1996.

Qu’est-ce qu’un DAF freelance ?

Mon métier, c’est épauler toute personne en charge de la gestion d’une entreprise ou d’une autre entité professionnelle (des associations, syndicats et comités d’entreprise font aussi partie de mes références).
Chaque mission qui m’est confiée est définie « sur mesure », mais je suis susceptible de m’intéresser au fonctionnement de tous les services, qu’il s’agisse d’évaluer, de contrôler, d’organiser, d’optimiser ou de faire des prévisions budgétaires.
Le Directeur Administratif et Financier (où celui qui en tient lieu, dans une petite structure) est une des personnes de confiance sur laquelle les dirigeants comptent pour le pilotage stratégique de l’entreprise.

Quelle est ta manière d’aborder ce métier ?

Je suis un généraliste qui aime travailler dans les murs de mes clients.
Avec l’expérience, j’arrive aussi à comprendre tous les messages non verbaux émis par mes clients et par leurs collaborateurs. Cela me permet de mieux les conseiller par la suite, en tenant compte à la fois des données objectives (chiffres, moyens disponibles…) mais aussi de la personnalité et des motivations de mes interlocuteurs.

Quand t’es-tu lancé ?

Cela fait 8 ans que je suis entrepreneur. La genèse de la création d’Adjuvamus Management Support est banale : après un licenciement économique, je n’ai plus eu envie de tirer les marrons du feu pour les autres.

Pourquoi avoir choisi le statut de SARL ?

Lorsque je me suis lancé, le statut auto-entrepreneur ou l’EIRL n’existaient pas.
Je pense que ce dernier statut aurait pu aussi bien convenir à mon mode d’exercice. À l’époque, je pensais que la carte de visite d’une société commerciale faisait plus sérieuse, pour la clientèle d’entreprise à qui je m’adresse.
C’est une erreur : personne n’est assez naïf pour confondre ma société avec un cabinet de conseil de réputation internationale.

Qui sont tes clients ?

Ma prospection va plutôt vers les PME/TPE, même si, jusqu’à très récemment, mon plus gros client était l’un des gros groupes bancaires français qui m’envoie faire des audits chez ses clients.
Sinon, je fais du conseil et la formation dans des TPE, des associations, des comités d’entreprise, et même auprès d’un syndicat professionnel.
Mes travaux sont placés sous le sceau de la confidentialité, mais un tour sur le site d’Adjuvamus permet d’identifier plusieurs des clients qui me font confiance.

Dans DAF, il y a « administratif », en quoi ton métier recoupe-t-il celui des secrétaires indépendantes ?

Il est impossible de tirer des enseignements sur la bonne marche d’une organisation si les données de masse n’ont pas été traitées de manière appropriée.
Au début de mon activité, j’entrais chez mes clients en prenant en charge l’exécution de travaux administratifs.
Dans les dispositifs mis en place avec certains clients, je collabore avec des secrétaires indépendantes, mais désormais je ne les concurrence plus sur la partie externalisation des travaux administratifs, dans laquelle elles sont plus méticuleuses que moi.

Aurais-tu un ou des exemples de missions pour illustrer ton métier ?

Il s’agit le plus souvent d’optimiser l’organisation administrative et comptable, ou de conseiller les dirigeants pour la mise en place du reporting, la synthèse chiffrée, ce qui permet de vérifier si l’entreprise est en ligne avec ses objectifs.
J’ai dit tout à l’heure que je faisais des audits sur la France entière pour une banque. J’ai aussi passé 3 ans à mettre aux normes actuelles les comptes du syndicat patronal d’une profession artisanale.
Le plus souvent, je travaille avec des TPE et startups qui comptent sur moi pour superviser l’organisation administrative, l’établissement des chiffres et servir d’interface entre l’entreprise et son expert-comptable, sa banque… bref quand la pédagogie et la bienveillance d’un vieux briscard sont utiles pour huiler les rouages.
Je fais aussi des budgets et des business plans, dont je peux vérifier ensuite régulièrement la pertinence en comparant ensuite l’activité réelle avec les prévisions.

Tu es également formateur, peux-tu nous en dire plus ?

Je reçois des entrepreneurs ou des créateurs d’entreprise pour des formations flash. Le plus souvent, il s’agit en quelques heures de mettre les personnes à l’aise avec des notions comptables, de droit commercial ou les pratiques de « bonne gestion ».
Je suis aussi formateur auprès de la Chambre des Métiers des Yvelines, et je travaille régulièrement à Rungis, pour le compte d’un centre de formation implanté sur place.
Ma propre offre de formation est détaillée sur un site dédié : formation-compta-tpe.fr

Est-ce que ce sont les mêmes clients que pour ton activité DAF.

Il arrive que, dans mon activité de conseil, je diagnostique un besoin de formation.
Quand des compétences peuvent être transférées à l’intérieur de l’entreprise, je forme les personnes, quitte à me tirer une balle dans le pied… (Rires), puisque mes interlocuteurs ont moins besoin de conseils, par la suite.

À l’inverse, il est très fréquent que des clients qui m’ont connu par le biais de la formation me demandent ensuite des prestations de conseil.
C’est logique. Dans une formation « sur-mesure », la glace est vite rompue et mes interlocuteurs testent ma compréhension de leur situation autant que la neutralité bienveillante de mon coup d’œil extérieur.
De toute façon, tous mes stagiaires bénéficient, pour leur entreprise et pour eux-mêmes d’un an de « hotline », incluse dans le prix de la prestation.

Quelles sont tes relations avec les experts comptables ?

Nos relations sont tout sauf celles qui s’instaurent entre concurrents.
La loi réserve la tenue comptable et l’établissement des comptes à cette profession règlementée. Je joue le jeu et je leur laisse volontiers ces tâches.
En tant que consultant, je suis plutôt celui qui va conseiller, si nécessaire, un patron dans le choix de son expert-comptable.
Comme dirigeant d’une TPE et ancien collaborateur d’expertise-comptable, je suis assez bien placé pour concilier les intérêts des uns et des autres. Je suis d’une indépendance farouche.
Sur le terrain, mes clients me disent souvent que je parviens mieux à comprendre leur situation, à prendre le temps d’expliquer les choses concrètement et à les rassurer sur leurs choix stratégiques.
Je crois que cette spécificité découle de la grande liberté qui est la mienne : je ne suis pas tenu de camper prudemment sur le code de commerce ou le plan comptable comme les professions règlementées le font lorsqu’elles répondent à leurs clients.

Quelle vision as-tu de la profession de secrétaire indépendante ?

L’activité de secrétaire indépendante est la solution la plus flexible qui soit pour tous les professionnels désireux de mettre en place des outils de gestion pratique et efficace, tout en se concentrant sur leur cœur de métier.
Des papiers rangés et à jour, c’est un atout pour la crédibilité d’une entreprise ou d’une organisation quelconque.
Nous vivons dans une société de services, et quand les systèmes d’information ou les dossiers papier ne sont pas à jour, des difficultés finissent par perturber le bon fonctionnement des affaires.
Aussi, je suis persuadé que le travail de la secrétaire indépendante, autonome et capable de s’adapter aux contraintes de sa clientèle, est un métier d’avenir.
Concernant la commercialisation des services, les secrétaires indépendantes ont le même problème que moi : pour se distinguer, il faut qu’elles s’astreignent à créer une longue traîne sur le web.

Quels sont les conseils que tu donnerais à celles et ceux qui voudraient se lancer aujourd’hui ?

Se lancer comme indépendant aujourd’hui, c’est faire le pari fou d’apporter autre chose que des prestations génériques et standardisées, comme le proposent les grosses structures, qui ont des méthodes industrielles.

Concentrez vos efforts sur les prospects qui seront sensibles à votre personnalité et à votre supplément d’âme, en plus bien sûr de votre compétence technique.
Sachez faire valoir votre plus-value dans le dispositif de l’entreprise du client.
Vous faites un travail de secrétaire, certes, mais vous êtes aussi un entrepreneur, un chef d’entreprise ! À ce titre, vous défendez vos marges et avez une opinion sur les affaires, tout comme votre client.
Avec un peu d’audace et quand même pas mal d’humilité (Rires) c’est jouable.

Comment vois-tu l’avenir pour Adjuvamus ?

Ma grande chance, comme indépendant, c’est de ne pas devoir choisir les clients en fonction de l’évolution de ma carrière, comme un salarié soucieux de son employabilité ou de son avancement.
Aujourd’hui, je gagne le plus souvent ma vie en exécutant des travaux techniquement plus simples, voire plus ennuyeux que ceux que je faisais comme salarié.
De plus en plus, je me rends compte que c’est mon expérience que les clients achètent, de même que ma capacité à répondre concrètement à leurs interrogations. Je suis plutôt du type opportuniste et curieux, cela m’aide à rester dans le coup.
Il me reste environ 15 ans à travailler. Il faut être lucide, malgré tous mes efforts, je serai dépassé avant cette échéance, au moins sur le plan des outils et méthodes de travail. Je compte alors jouer sur l’image du vieux sage, faussement décontracté (car toujours gros bosseur) pour continuer à épauler des dirigeants et leurs équipes.
Je compte aussi continuer à écrire : le Blog du DAF freelance compte déjà 600 pages référencées.

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