Séverine Dal Molin : « Je ne me suis jamais autant épanouie au travail »
Publié le mercredi 29 juin 2022 par Celine Lieffroy | 0 commentaires
Classé dans : Changement de statut - Coopérative - Auto-entrepreneur - Pack installation -

Installée dans la région de Dijon, en Côte d’Or, Séverine est mariée et maman de 4 enfants, âgé.es de 8 à 20 ans au moment de la rédaction cet article.

Elle est membre du forum des secrétaires indépendantes depuis janvier 2016 et a créé son activité Bee Assistance en mai 2017.

« Si ma fille n’avait pas été malade, je serais toujours salariée à l’hôpital. »

Séverine était secrétaire médicale en milieu hospitalier quand sa fille, alors âgée de 5 ans, a été atteinte de la maladie de Kawasaki (celle dont nous avons tant entendu parler durant la crise du COVID).

« J’ai pu prendre des jours enfants malades durant son hospitalisation, mais dès sa sortie, il a fallu retourner travailler alors qu’elle avait encore des risques de séquelles cardiaques, qu’elle était encore pâlotte et assez affaiblie. Devoir la laisser, même si c’était à ma mère, a été très difficile. »

C’est à ce moment que Séverine a décidé de travailler à domicile.

« J’ai pris la décision de devenir assistante maternelle pour pouvoir rester à la maison avec mes enfants. »

Finalement, elle a souhaité avoir un 4ème enfant qui a vu le jour en 2014 et a pris un congé parental de 3 ans.
Cela lui a laissé du temps de penser à la reprise…

« J’en suis venue à la conclusion que je voulais travailler, je voulais être chez moi, j’aimais mon métier de secrétaire. Le choix s’est donc imposé : pourquoi ne pas travailler de chez moi en tant que secrétaire indépendante ? »

« J’ai commencé à faire quelques recherches sur internet. »

Son projet et ses lectures l’ont bien occupée la dernière année de son congé parental.

Elle nous rejoignait sur le forum en janvier 2016.
Qu’est-ce que ça lui a apporté ?

« Tout d’abord, le fait de ne pas être seule, de lire tous ces témoignages et de découvrir que finalement ce métier était plus répandu que je ne le pensais, que de nombreuses personnes en vivaient.
Ensuite de pouvoir partager, avoir des réponses aux 1001 questions que je pouvais me poser. On ne le répétera jamais assez : le forum est une vraie mine d’informations. 
 »

Elle ajoute :

« Les forums se font de plus en plus rares, mais je crois qu’ils n’ont pas d’équivalents pour avoir des réponses structurées et pouvoir suivre un sujet sur plusieurs mois/années. »

Et qu’a-t-elle pensé du Pack installation ?

« Quant au pack, il y a tellement à dire. Il permet de créer son projet de A à Z, depuis l’idée jusqu’à la concrétisation et même après, puisque l’activité est en perpétuels mouvements, se plonger dans le pack de temps en temps ne peut pas faire de mal. On y retrouve comment faire son business plan, créer sa charte graphique, faire sa communication, trouver ses client.es et tellement plus. »

On y trouve aussi ce qu’on ne cherche pas 😉
Ainsi, comme beaucoup, Séverine avait d’abord envisagé de se lancer comme secrétaire indépendante en micro-entreprise.

« Mais lorsque j’ai découvert le statut d’entrepreneur.e-salarié.e via une CAE, j’ai tout de suite compris que c’était l’idéal pour moi, qui à la fin de mon congé parental aurait des droits au chômage.
Je pouvais ainsi démarrer et tester mon activité, tout en touchant mes allocations le temps du CAPE en conservant les avantages sociaux d’une salariée. Car il faut l’avouer, quand on se lance, la peur de l’échec est là, aussi motivée soit-on
. »

Même si ce n’est pas ce à quoi elle pensait à ce moment-là, nous verrons plus loin également les avantages financiers qu’elle a retirés de ce choix…

« La coopérative m’apportait la sécurité dont j’avais besoin. »

Le fait d’avoir ses droits au chômage l’a également porté à faire ce choix, puisque le contrat CAPE permet de continuer à toucher 100% de ses allocations tout en commençant à travailler et à facturer.

Séverine a par ailleurs été séduite par le concept d’entrepreneure-salariée :

« Ça avait un côté sécurisant pour moi : garder le statut salarié et ses avantages sociaux tout en testant mon activité. »

La réunion d’information avec la CAE L’Envol l’a confortée dans ce choix.

Ce qu’elle a tout particulièrement apprécié : les formations (obligatoires ou non).

« Cela permettait de se former, mais aussi de rencontrer d’autres entrepreneur.es et de ne pas rester isolée. J’ai beaucoup appris et apprécié ces moments. »

Son sentiment est plus mitigé sur le fait d’être « suivie » 😒

« Comme j’aime être autonome, devoir être “convoquée” tous les mois me gonflait un peu parfois, même si j’adorais ma conseillère. Elle était là pour suivre mes progrès, me conseiller et m’encourager. Elle m’obligeait à me fixer des objectifs, chose que je n’aurais pas faite sans elle. »

Je précise que ces suivis ne sont pas systématiques dans toutes les coopératives, même si cela apparaît souvent comme un avantage d’avoir des points réguliers au cours de la période de lancement.

À Coopaname, les 800 membres ne sont pas « convoquées » tous les mois, mais l’accompagnement se fait en « promo ».

Chaque coopérative a son mode de fonctionnement qui lui est propre, décidé par ses membres associé.es (dans le cadre de la législation, évidemment).

1er mai 2017 : Naissance de Bee Assistance

En tout cas, Séverine signait son contrat CAPE le 1er mai 2017, date à laquelle se terminait son congé parental !
C’est ce qui s’appelle ne pas perdre de temps 😊

C’est en août, soit 3 mois plus tard, qu’elle commence à travailler avec son premier client.
Cela lui a paru long !

« À ce moment-là, je commençais un peu à désespérer et à me remettre en question. »

Nous savons que ce sont des moments difficiles à vivre.
Et pourtant, de mon expérience d’accompagnement, je dirais que 3 mois pour commencer effectivement à travailler, c’est assez rapide !

Il faut dire que Séverine faisait feu de tout bois.

Elle communique beaucoup sur les réseaux, met des annonces sur le Bon Coin et tous les sites gratuits, elle s’est inscrite sur Lexiris.fr, sur Malt et a créé sa fiche établissement Google My Business.
Elle participait à des réunions d’entrepreneur.es quand elle le pouvait, déposait des cartes de visite un peu partout… « je ne compte plus le nombre de boulangeries que j’ai pu tester ».

  • Sa première mission est venue par la coopérative.
  • La seconde via une collègue qui l’avait repérée sur Facebook…

« Cela faisait plusieurs mois que je prospectais. Les petites graines que je plantais depuis plusieurs mois ont enfin germées. »

👉 En mars 2018, 10 mois après son lancement, elle nous écrivait sur le forum :

« Mon chiffre d’affaires augmente de mois en mois, donc je dirais que l’année commence bien. Et le printemps s’annonce bien également, puisqu’une nouvelle cliente vient de me renvoyer son devis pour accord.
J’ai signé en janvier mon contrat de salariée avec ma coopérative et j’ai même demandé ce mois-ci à augmenter mon salaire. Je ne devrais donc plus avoir à demander de complément à Pôle emploi.
Tout va bien pour moi, je poursuis mon bonhomme de chemin, doucement, mais sûrement
. »

Été 2018 : le changement de statut et l’immatriculation en micro-entreprise

À ce moment-là, l’activité de Bee Assistance tournait bien, permettant à Séverine de se rémunérer suffisamment pour se passer du complément de Pôle emploi.

Elle a pu chercher comment « optimiser » son activité.

« Maintenant que j’étais bien lancée, je me suis posé la question de passer au statut d’AE. J’ai replongé dans le pack d’installation et me suis rendu compte que contrairement à ce que je pensais au début, il n’y avait pas tant d’administratif et que les frais étaient bien moindres (surtout du fait de la TVA). J’en ai parlé avec ma conseillère qui m’a accompagnée jusqu’au bout. La formation à l’installation de la CMA m’a confortée dans mon choix. »

Arrêtons-nous un instant sur ce que lui a « apporté » le fait de commencer son activité en CAPE, puis son passage comme entrepreneure-salariée avant de s’immatriculer en micro-entreprise :

Ainsi Séverine a pu bénéficier :

  • du maintien de 100% de ses allocations chômage durant son CAPE (mai-décembre 2017)
  • du complément Pôle emploi pendant qu’elle était salariée à temps partiel en coopérative (début 2018)
  • de l’ARCE quand elle s’est immatriculée en micro et de l’ACRE la première année

Étant précisé que l’ACRE a été un avantage plus significatif pour elle, puisque son chiffre d’affaires après 16 mois d’activité était évidemment plus conséquent qu’il ne l’avait été lors de son lancement !

« Oui, c’est ça. On peut dire qu’en suivant ce parcours, j’ai eu le tiercé gagnant, même si je l’ai suivi en fonction de mes ressentis et de l’instant T, tout s’est bien goupillé. »

ℹ️ Pour mémoire :

• En tant que micro-entrepreneur.e, vous pouvez tout à fait continuer à toucher vos allocations chômage, sauf que celles-ci diminuent avec vos premières recettes. Normal ! En revanche, en Cape, elles sont maintenues à 100%.

L’Aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE) est une aide financière destinée aux personnes qui créent leur entreprise et qui choisissent de recevoir une somme (versée en deux fois) au lieu du maintien partiel des allocations chômage.

L’Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) consiste en une exonération partielle de cotisations sociales, dite « exonération de début d’activité ».

« J’ai pu constater que la Sécu ne rembourse quasiment rien. »

Avec le statut de la micro-entreprise, la question de la protection sociale inquiétait Séverine.
Aussi avait-elle souscrit un contrat de prévoyance à sa sortie de CAE.

« Au mois de décembre, j’ai eu la COVID. C’était la première fois que je me retrouvais en arrêt, j’ai pu constater que la Sécu ne rembourse quasiment rien. Du coup, j’ai revu en début d’année les plafonds de ma prévoyance à la hausse (du fait aussi que depuis 2019, mon CA a augmenté, mes besoins ont donc changés).
J’ai également un plan épargne retraite que j’avais pris quand j’étais salariée, mais dont j’ai bien augmenté les versements, car je sais que la retraite risque d’être peu élevée
. »

Pour elle, c’est le seul point négatif du statut avec celui du plafond de TVA dont nous allons reparler plus loin.

Bee Assistance en 2022 : « J’adore dans mon job. Je ne m’ennuie jamais. »

Comme beaucoup, lors de son lancement, Séverine avait plutôt ciblé les artisan.es du BTP :

« Durant ma phase de réflexion pendant mon congé parental, j’en avais parlé avec mon plombier qui m’avait dit qu’en effet, quand il rentrait le soir, sa femme passait du temps dessus, mais que s’il avait la chance de l’avoir, il connaissait beaucoup de collègues qui y passaient du temps et que mon idée était bonne. Je visais donc ce milieu. »

Séverine venait du milieu médical, mais ne comptait pas en faire une spécialité.

« À mes débuts, j’ai essayé de travailler pour une plateforme de frappe de comptes rendus médicaux et je me suis rendu compte que faire de la frappe toute la journée me gonflait royalement. J’adorais ça quand j’étais secrétaire médicale, mais je ne faisais pas que ça toute la journée enfermée seule dans une pièce. Je voyais du monde, je répondais au téléphone, j’avais des collègues et je faisais du classement, l’accueil des patient.es… Là, rester seule devant mon écran à ne faire que de la frappe m’a confirmé mon choix que je ne voulais pas me spécialiser dans une branche en particulier. »

Finalement, les missions de Bee Assistance relèvent de domaines très variés : la communication, le paramédical, l’immobilier, la prestation de services, l’assurance, l’e-commerce, la distillerie, des PME, une start-up…

Ce qu’elle fait de ses journées : frappe de CSE, de mails, de comptes rendus, recherches de locataires et prestataires et liens entre eux et les propriétaires, facturation, relance d’impayés, préparation comptable, SAV…

« Je travaille essentiellement depuis mon domicile. Je me déplace chez certain.es client.es. L’année dernière, j’étais à 65% en télétravail, cette année, je suis revenue à 85%.  »

Comment trouve-t-elle ses missions ?

« J’ai eu des retours sur tous les canaux. Quand j’ai assisté à des réunions d’entrepreneurs, j’ai entendu “Ah c’est toi la petite abeille sur Facebook !”. Preuve que ma communication fonctionne. »

Son Top 3 est Le Bon Coin, une page Google Business et un site internet.

« Merci également pour Lexiris, qui m’a rapporté quelques contacts et notamment une de mes clientes.
Pour la petite histoire, j’avais mis des cartes de visite dans tous les commerces autour de son cabinet. Quand elle m’a contactée, j’ai pensé qu’elle m’avait trouvé par ce biais, mais non, elle ne savait pas comment trouver une secrétaire ni quels termes chercher sur internet et elle est tombée sur moi via Lexiris. Une belle collaboration a débuté
. »

Comme quoi la communication en ligne n’empêche pas de travailler localement !
Je le précise parce qu’on les oppose souvent… à tort.

« Je fais par ordre de priorité. Ce qui n’est pas urgent en dernier. »

Comment organise-t-elle son emploi du temps ?

« Le vendredi soir, je prépare ma semaine à venir. Je note sur un agenda papier ce que je vais avoir à faire. Je commence par ouvrir mon Google Agenda pour voir mes jours en extérieurs et rendez-vous que je reporte en premier sur mon agenda papier pour pouvoir organiser mes journées de télétravail. Ensuite, je remplis en fonction de ce que j’aurai à faire avec les tâches que je n’aurai pas faites dans la semaine et celles à venir. Après le reste se remplit petit à petit au cours de la semaine.
Le moment que je préfère est quand je renouvelle ce moment le vendredi suivant et que je vois toutes les tâches de la semaine que j’ai barrée.
Je commence en général les journées par les petites tâches qui ne me prendront pas de temps (comme répondre aux annonces sur Le Bon Coin pour mon client dans l’immobilier), puis je peux me consacrer au reste. Je fais par ordre de priorité. Ce qui n’est pas urgent et peut attendre en dernier et sera si besoin reporté à la semaine suivante.
 »

J’admire la méthode ! et je souligne l’importance du point régulier, ou RDV avec soi-même, que je conseille aussi dans le cadre de mes accompagnements et formations.

Le point du vendredi permet à Séverine de se fixer un cap pour la semaine, et faire le tri entre les tâches à faire en privilégiant ce qui est important.

Comment arrive-t-elle à concilier son activité à domicile avec ses 4 enfants ?

Je rappelle que Séverine a 4 enfants, dont le dernier était encore tout petit quand elle s’est lancée.

« Je travaille durant les heures d’école. Je mets mon fils à la cantine 2 jours par semaine, pour pouvoir travailler entre midi et deux si j’ai du retard, ou pour les jours où je suis chez des clients, et il va à la garderie tous les soirs. Je peux le récupérer comme ça quand j’ai terminé ma journée, sans contraintes.
Jusqu’à cette année, il allait au centre de loisirs les mercredis toute la journée, mais il est plus grand maintenant et plus sage. Je le garde le mercredi matin pour qu’il ait une coupure en milieu de semaine. Pareil pour les vacances, je ne le mets plus forcément toute la journée en fonction des jours où je suis chez des client.es ou pas.
Le week-end, c’est machine à laver à gogo si j’ai pris du retard (sinon la semaine, je la lance le matin et la mets à sécher le midi), batch cooking le dimanche. Courses, les jeudis ou vendredis soirs.
Je garde toujours mon vendredi en télétravail pour finir la semaine à jour
. »

Les choses ont été bien sûr plus compliquées au moment du confinement  !

« Mon mari a continué de travailler en extérieur, j’étais donc seule pour gérer les enfants. Pas de souci pour les grands, mais les 2 plus petits se chamaillent pas mal et il y avait les devoirs. Il fallait les occuper, sans qu’ils passent leurs journées sur les écrans. Je m’installais avec mon pc dans la salle à manger une partie de la journée. Ce n’était pas l’idéal pour bosser.
Mais dans ces moments, malgré certains pétages de plomb, quand il devenait difficile de faire les devoirs, que je devais faire le gendarme et bosser en même temps, j’étais heureuse d’avoir choisi cette voie. J’étais habituée à télétravailler et il a été plutôt facile malgré tout de s’adapter
. »

Comment évoluer ? Dépasser le seuil de TVA… ou pas…

En voilà une question qui fait tourner Séverine en rond, quitte ponctuellement à lui faire passer quelques nuits blanches !!

Depuis fin 2021, elle frise le seuil de TVA sans se décider à le dépasser ou pas…

Le sujet revient régulièrement sur le forum.

« Une collègue m’a fait remarquer que c’était dommage de me mettre des limites à cause du seuil de TVA et de ne pas chercher à évoluer.
Cette remarque m’a beaucoup interpellée et m’a fait passer des nuits blanches (et encore maintenant). En effet, pourquoi ne pas évoluer ? Le problème est “comment ?” J’ai retourné encore et encore la question. J’ai fait un point à la BGE l’année dernière qui m’a conseillé de ne pas changer pour l’instant et la semaine dernière encore avec un conseiller de la CMA.
Je n’arrive pas à trouver la bonne solution pour l’instant, car je suis à un seuil un peu délicat. Je peux continuer en micro et facturer la TVA si besoin. Le problème reste l’emploi du temps complet…
 »

Quelles sont les solutions envisagées ?

➤ Séverine a testé les contrats d’apports d’affaires :

« Ils sont basés sur la confiance, et j’ai eu de mauvais retours de ce côté. L’idée était de ne pas laisser les client.es qui me contactent sans solution et d’aider en même temps des consœurs à trouver des missions. Malheureusement, certaines ne jouent pas le jeu. »

La sous-traitance, testée également en 2021, n’est pas envisagée, car peu intéressante financièrement en micro :

« C’est du chiffre d’affaires en plus, sur lequel, je vais payer des charges. »

➤ Séverine a envisagé de prendre une apprentie, ou stagiaire, car elle a des demandes en ce sens, voire d’embaucher une salariée  :

« Là aussi, c’est un seuil à franchir. Il me faudra un bureau et être sûre que le chiffre d’affaires suive pour couvrir sa rémunération. »

➤ En attendant, Séverine pense prendre un bureau en coworking de manière à tester le travail en extérieur. Cela lui permettrait également d’accueillir une personne.

« C’est ma solution pour la rentrée, si tout va bien : un bureau fermé en coworking 3 jours par semaine. J’accepterai d’accueillir des stagiaires cette année. Cela me permettra de tester si le travail en extérieur me convient et si j’arrive à déléguer à quelqu’un. Si ça se passe bien, on verra l’année d’après, si j’embauche ou prends une apprentie, et si dans ce cas, je change de statut ou pas. »

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais cela paraît une bonne alternative pour commencer…

« Je pense que la persévérance est un atout dans ce métier. »

On le voit d’ailleurs dans la manière dont Séverine construit son projet et envisage la suite.
Elle ne lâche pas l’affaire !

« Je suis quelqu’un de têtue. Ma mère m’a toujours dit que quand j’avais une idée en tête, je ne l’avais pas ailleurs. 😊
Les premiers mois, quand j’ai vu que les premier.es client.es n’arrivaient pas, je commençais à envisager de réorienter mon activité, mais jamais je n’ai envisagé d’arrêter. Loin de là. Je n’avais pas dit mon dernier mot, j’allais juste m’adapter si besoin
. »

D’ailleurs, contrairement à ce qu’on pourrait penser devant son succès, qui pourrait laisser penser que c’est facile, Séverine nous écrivait en mars 2019 :

« Étant une grande timide, je sais que j’ai beaucoup de mal à me vendre. »

Alors, comment a-t-elle fait pour dépasser cette timidité ?

« Mes premiers entretiens avec des prospects étaient assez difficiles, je me sentais gauche, mais on prend un peu d’assurance à force d’en faire, de répéter son pitch, de répondre toujours aux mêmes questions. Mais, quand j’en sors, il y a toujours un moment où je me dis “mince, j’aurais dû dire ça, au lieu de ça”. Je suis plus à l’aise derrière un écran que face à un.e client.e. Il faut pourtant en passer par là pour trouver des missions, donc pas le choix, je prends sur moi et je me lance. Qui ne tente rien n’a rien ! »

Son conseil pour celles et ceux qui veulent se lancer : « ne pas négliger la préparation. »

« On voit encore trop souvent des entrepreneur.es se lancer et découvrir ensuite qu’une entreprise paie des cotisations, une CFE, que l’impôt libératoire n’est pas remboursé si on n’est pas imposable, que les charges ne sont pas déductibles, que les client.es ne tombent pas du ciel…
Formez-vous ! Renseignez-vous ! Se lancer à son compte ne s’improvise pas.
 »

Le mot de la fin :

« Déjà, Céline, je tiens à te remercier pour cet article et pour tout ce que tu fais pour la communauté des télésecrétaires. C’est un travail énorme et aussi bien le forum que Croquefeuille ont été et sont toujours pour moi, une mine d’informations précieuses. »

C’est moi qui remercie Séverine de tout ce qu’elle apporte par ses retours aux membres du forum et, via ce témoignage, aux lecteurs et lectrices de Croquefeuille 🤍

Faites-en un bon usage !
Et vos commentaires encourageants sont acceptés avec joie 😃

👉 Retrouvez Séverine sur son site internet : https://www.bee-assistance.com/


⁃ Les propos de Séverine ont été modifiés pour les démasculiniser.
⁃ Ceux repris du forum des secrétaires indépendantes l’ont été avec son accord.

Les CAE sont des coopératives d’activités et d’emploi.
Dans le cadre de cet article, le terme « coopérative » désigne bien ces coopératives particulières que sont les CAE.

⁃➛ Si vous voyez qu’une faute s’est glissée insidieusement dans nos propos, merci de me le signaler par mail. Merci.


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