Secrétaire juridique indépendante
Publié le dimanche 11 octobre 2015 par Celine Lieffroy | 0 commentaires
Classé dans : Témoignages - Prestations - Secrétaire juridique - Formation -

Quelles sont les spécificités du métier de secrétaire juridique indépendant.e ? Voici cinq témoignages pour mieux connaître leur profil et leur activité.

Nathalie Martin, secrétaire juridique indépendante près de Châteaudun (28)

Nathalie est ancienne assistante juridique en cabinet d’avocats. Elle a créé Alfort Secrétariat en 2009, alors qu’elle était toujours salariée en région parisienne.

Titulaire d’un BEP de secrétariat et d’un CAP de sténodactylo, elle s’est inscrite à l’ENADEP (École nationale de droit et de procédure) une fois en poste. Elle y a suivi les cours pendant 5 ans le samedi matin alors qu’elle travaillait la semaine en cabinet.

D’abord spécialisée en juridique, son activité devient aujourd’hui plus polyvalente : secrétariat classique, secrétariat juridique, formalités et conciergerie.

Elle trouve ses clients par la publicité, son site internet et le bouche-à-oreille.

« Aujourd’hui, on se rend compte que même les cabinets d’avocats ont des difficultés. Ils ne renouvellent pas forcément leurs clientèles. Du coup, beaucoup sont obligés de limiter les frais, notamment sur le personnel. »

En revanche, ses clients lui demandent souvent d’intervenir sur site, à leur cabinet, plutôt qu’à distance.

« Le travail à distance n’est pas forcément leur tasse de thé, sauf quand il s’agit de retranscription audio, prestation qui est beaucoup plus facile à décentraliser. »

Pour Nathalie, les qualités indispensables pour devenir secrétaire juridique indépendante sont l’organisation et le fait d’aimer son métier.

« Il ne faut pas se leurrer, le monde juridique est un monde à part, stressant, mais tellement fascinant pour ceux qui s’intéressent un minimum à leur métier. »

On ne s’improvise pas secrétaire juridique.

« C’est un métier à part. Il y a des règles à connaître, les termes juridiques à comprendre, ainsi que les procédures, savoir ce que font les tribunaux, connaître les délais des procédures… Il faut savoir de quoi on parle. »

Selon elle, mieux vaut avoir déjà travaillé pour des avocats au préalable.

« Les cours par correspondance existent, mais ils ne sont pas assez approfondis pour permettre de connaître ce monde. Ils donnent juste les bases, ce qui n’est pas suffisant, à mon avis. »

Nathalie fait néanmoins une différence entre le travail sur site et à distance :

« En ce qui concerne les prestations à distance, notamment la transcription de fichiers audio, Google est notre ami et permet de retrouver les termes juridiques. Il y a aussi les copines du forum ayant déjà travaillé dans ce domaine qui sont là pour aider. »

Corine Foschia, secrétaire juridique indépendante à Argenteuil (95)

Corine est secrétaire juridique depuis 25 ans.
Elle a travaillé dans différents cabinets d’avocats à la Cour, avoués, avocats aux conseils, avant de créer CFK Secrétariat en 2009.

En tant que secrétaire indépendante, elle travaille essentiellement pour des avocats et experts judiciaires qu’elle trouve par le bouche-à-oreille.
Elle travaille aussi bien sur site, en cabinet, qu’à distance.

Quelles sont les qualités que doit avoir une secrétaire juridique indépendante ?

« La disponibilité, le professionnalisme, l’adaptabilité et une bonne connaissance du métier, du droit, des outils et logiciels de gestion divers et variés utilisés par les cabinets d’avocats. »

Elle ajoute : « mieux vaut connaître les procédures ».

Corine rappelle que les secrétaires indépendantes ne sont pas des salariées, ce qu’il convient parfois de rappeler aux clients qui « demandent à ce que vous respectiez des horaires de bureau !  »

Nathalie Flament, assistante juridique indépendante à Rochefort (17)

Après 17 ans d’expérience professionnelle, dont 10 ans au sein d’un cabinet d’avocats, Nathalie s’est lancé à son compte et a créé JuriSoutien en mars 2014.

Avant son expérience en cabinet, Nathalie avait suivi une formation de secrétaire juridique en alternance dispensée par le GRETA.
Ce n’est qu’une fois en poste au sein d’un cabinet d’avocats parisiens que, soutenue par ses employeurs, elle a décidé d’intégrer l’ENADEP pour suivre le cycle long pendant 4 ans.

« Nous avons abordé de multiples domaines du droit : les contrats, le droit des sociétés, les difficultés des entreprises, le droit du travail, le droit pénal, le contentieux familial, le patrimoine, le droit administratif, le droit de la consommation, les voies d’exécution, etc. Nous apprenons également l’organisation judiciaire, son fonctionnement et la pratique des actes, notamment grâce à des cas pratiques corrigés par un avocat expérimenté. »

En tant que secrétaire indépendante, ses prestations peuvent aller de la « simple frappe de documents », à partir d’un enregistrement ou d’un texte manuscrit, à la préparation d’actes, notamment en droit des sociétés.

Nathalie effectue aussi toutes les formalités nécessaires suite à une création d’entreprise, une modification ou cessation d’activité.

« Pour le moment, le secrétariat juridique ne représente pas encore la part la plus importante de mon activité, car je dois encore me faire connaître, mais les clients professionnels du droit qui ont recours à mes services se disent satisfaits. J’espère accroître cette activité, cœur de métier pour moi, en fidélisant ma clientèle actuelle et en inspirant confiance à d’autres. »

Nathalie travaille sur site ou à distance.
Elle dispose d’ailleurs d’un espace sécurisé sur son site internet lui permettant de stocker et d’échanger des documents avec ses clients, via un mot de passe.

Ses clients sont principalement des avocats, mais elle propose aussi de la transcription audio de réunion (assemblée générale).

Elle prospecte par mail ou par téléphone, et compte aussi sur le bouche-à-oreille pour faire connaître son activité de manière locale.

Pour elle, la formation n’est pas obligatoire, mais fortement conseillée. En revanche, devenir secrétaire juridique indépendante suppose des qualités particulières :

« La connaissance du vocabulaire spécifique aux procédures judiciaires et à la spécialité que nous avons me paraît indispensable, surtout pour ne pas employer un mot à la place d’un autre.
L’orthographe doit être irréprochable.
Il faut également maîtriser les outils bureautiques, connaître l’organisation des tribunaux et parfois même les formalités auprès de ceux-ci (placement des affaires, etc.) ou savoir établir des états de frais.
La pratique d’une langue, comme l’anglais, est souvent utile dans le cas d’une clientèle internationale, avec là aussi un vocabulaire spécifique.
À mon avis, ces prestations nécessitent également beaucoup de discrétion, une très bonne organisation, la capacité à gérer les urgences et les priorités, et d’être disponible
. »

On voit que Nathalie est passionnée par son métier :

« Ce métier est très prenant, en termes de temps, et assez intense, mais il est aussi très passionnant et enrichissant. En y ajoutant d’autres prestations comme la transcription de réunions, j’ai personnellement trouvé mon équilibre, en variant les tâches et les dossiers, tout en restant axée sur mon cœur de métier. »

Isabelle GIFFARD, secrétaire juridique indépendante près de Provins (77)

Isabelle s’est lancée à son compte depuis avril 2015. Elle a créé Orawista, et propose des prestations de secrétariat juridique et de correction.

Titulaire d’un BTS secrétariat et bureautique, elle a appris son métier de secrétaire juridique « sur le tas » au sein d’un cabinet d’avocats.
Elle a ensuite pu suivre les cours de l’ENADEP.

En tant que secrétaire indépendante, elle travaille aussi bien à distance que sur site.

À distance, elle prend en charge la retranscription des dictées numériques (requêtes, assignations, conclusions, contrats…), ainsi que la rédaction de courriers.

Sur site, elle s’occupe notamment des missions qui ne peuvent être effectuées à distance, comme le classement ou les photocopies, mais aussi de toutes les tâches spécifiques aux cabinets d’avocats, comme la préparation des dossiers de plaidoirie et le suivi des procédures.

Isabelle débute son activité, mais elle a déjà deux clients réguliers.
Elle collabore également en sous-traitance avec une société de frappe externalisée de documents juridiques pour des avocats et des huissiers dans toute la France (jusqu’en Martinique).

« Les avocats sont des clients exigeants et pressés. Il faut être rigoureuse et réactive.
Pour la retranscription juridique, avoir fait des études de droit, ou être familiarisée avec le monde judiciaire peut aider à appréhender le vocabulaire juridique et à repérer les erreurs ou les incohérences dans les dictées.
Pour les missions sur site, en cabinet d’avocats, il est sans doute préférable d’avoir de l’expérience dans ce domaine afin de pouvoir être opérationnelle immédiatement et répondre aux attentes des clients
. »

Crédits photo : Ronn aka "Blue" Aldaman

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