Nathalie, assistante juridique indépendante
Publié le vendredi 18 novembre 2022 par Celine Lieffroy | 0 commentaires
Classé dans : Prestations - Secrétaire juridique - Travailler à domicile - Coworking -

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Membre du forum, Nathalie témoignait pour Croquefeuille en 2015, alors qu’elle avait créé son activité de secrétariat juridique, JuriSoutien, l’année précédente.

Aujourd’hui, son entreprise a 8 ans, et son activité a bien évolué.

C’est avec un grand plaisir que je vous présente cette assistante juridique freelance installée à Rochefort dont le parcours m’inspire beaucoup : une réussite exemplaire, tout en discrétion, loin des lumières des réseaux sociaux.

Les trois mots qui la caractérisent : fiable, déterminée et en évolution.

Nathalie a su assumer son positionnement professionnel autour de son cœur de métier, le droit des sociétés, ce qui supposait de « restreindre » sa clientèle, mais aussi de crédibiliser son offre et d’augmenter la valeur de ce qu’elle apporte en tant que prestataire freelance.

Ce choix n’a pas été facile, mais elle se dit aujourd’hui «  satisfaite d’avoir pris ces décisions ».

// Je précise que j’ai moi-même « traduit » les propos de Nathalie en écriture inclusive.

Assistante juridique indépendante et formaliste

Pour rappel, Nathalie a été formée par l’École nationale de droit et de procédure (ENADEP) en 4 ans, auxquels s’est ajoutée une année de spécialisation en droit des sociétés.

Après 36 ans en région parisienne, elle a suivi son conjoint à Rochefort, en Charente-Maritime, ce qui lui a permis de créer (enfin) son entreprise : « c’était une évidence pour moi depuis longtemps  ».

Aujourd’hui, cela fait 27 ans qu’elle exerce son métier, dont 8 ans à son compte.

Quelles sont les missions d’une assistante juridique formaliste ?

Spécialisée en droit des sociétés, les missions de Nathalie consistent principalement à :

→ rédiger des actes juridiques liés à la vie des sociétés, depuis leur création (constitution), jusqu’à leur cessation, en passant par tous les événements qu’elles traversent : changement de dirigeant.es, de siège social, augmentation ou réduction du capital, expansion de l’activité, etc.

→ s’occuper du « juridique courant », comme établir les documents pour l’approbation des comptes annuels de la société…

« Pour résumer, chaque année, les associé.es doivent se réunir pour approuver les comptes de la société et affecter le résultat. J’établis les documents correspondants. »

→ vérifier la conformité au droit des sociétés dont ses client.es, professionnel.les du droit ou du chiffre, ont la charge, ce qui « implique un suivi régulier de l’évolution des textes en la matière ».

En tant que formaliste, Nathalie réalise toutes les formalités « qui découlent des actes précédemment décrits » auprès des organismes compétents, comme la chambre des métiers, la chambre de commerce, la chambre d’agriculture, le greffe des tribunaux de commerce, l’URSSAF…

Une plateforme unique gérée par l’INPI remplacera bientôt l’ensemble de ces organismes à compter du 1er janvier 2023.

Le droit reste une activité réglementée !

La clientèle de Nathalie en tant qu’assistante indépendante est essentiellement composée de professionnel.les du droit et du chiffre.

« Je peux être sollicitée ponctuellement pour des formalités directement par une entreprise, mais la rédaction d’actes n’est possible que pour des professionnel.les du droit ou du chiffre, ces activités étant réglementées. »

Nathalie ne fait pas spécifiquement de différence entre une assistante ou une secrétaire juridique indépendantes en termes de missions, mais plutôt en termes d’autonomie.

« Plus l’assistante est qualifiée, plus elle est en mesure d’être autonome. »

Les missions vont de l’accueil téléphonique externalisé avec prise de rendez-vous, jusqu’à la préparation des actes en autonomie, mais « toujours validés par les professionnel.les ».

« Dans les plus petits cabinets, l’assistante ou la secrétaire assume plus de tâches. »

Évolution de ses missions juridiques

À ses débuts, Nathalie a fait beaucoup de transcriptions de réunions ou d’actes juridiques, notamment pour des expert.es dans le cadre de procédures judiciaires…

C’est quelque chose qu’elle ne propose plus aujourd’hui – si ce n’est pour certain.es ancien.nes client.es – comme toute ses prestations qui relevaient plus de l’assistanat qu’elle a abandonnées :

« Gestion entière de leur secrétariat : procédures, actes, facturation, parfois standard, etc. »

Elle trouvait cela compliqué de proposer plusieurs types de prestations, « même si elles restaient dans le juridique ».

Quant aux missions de retranscription audio :

« Bien que très intéressante, car on apprend beaucoup de choses, c’est une prestation assez fatigante, très chronophage et peu rémunératrice, il faut le dire. »

Ce que je ne peux que confirmer, l’ayant moi-même exercé pendant des années, jusqu’à en avoir fait ma spécialité !

Je rejoins tout à fait Nathalie dans ce qu’elle me dit : on y passe beaucoup d’heures, à la saisie, à la vérification des termes et noms propres, aux relectures…

Prendre conscience et accepter qu’on doit faire évoluer son activité…

« Je me suis assez vite rendu compte que je n’étais pas sur le bon chemin car assez éloignée de mon savoir-faire », écrit Nathalie…

Pourquoi s’être engagée dans cette voie ?

« Je voulais réussir pour prouver (ou me prouver) que mon entreprise était viable. »

Beaucoup d’entre nous passons par-là ! Non ?
Le tout est de faire le nécessaire pour s’ajuster, ce qui implique du courage, puisque cela suppose de renoncer à des missions 😨

Nathalie a eu ce courage.

« Je comblais mon emploi du temps par peur de ne pas avoir de revenus.
Mes client.es étaient très agréables, et cela ne m’a pas aidé à arrêter certaines missions, mais il
y avait de la frustration.
C’est en en parlant avec des ami.es que j’ai réalisé que je n’étais pas sur le bon chemin.
J’ai finalement pris la décision de recentrer mes missions sur mon savoir-faire et mon expérience, ce qui impliquait d’arrêter certaines missions
. »

Qu’est-ce qu’elle a trouvé le plus difficile dans cette évolution ?

« Je n’aime pas décevoir les gens. Annoncer qu’on arrête une mission est super difficile !
Cela implique aussi d’avoir moins de revenus, dans un premier temps. Il faut être prête à ça...
 »

Devenir assistante juridique freelance

Nathalie rappelle que…

« en tant qu’assistante juridique, nous n’avons pas le droit de rédiger d’actes par nous-mêmes, ni de donner de conseils. Ces domaines sont réservés aux professionnel.les du droit ou du chiffre.
Aussi, cela implique de ne jamais travailler directement avec des client.es particuliers ou entreprises, hormis pour les formalités administratives
. »

Elle recommande fortement de se former…

« pour avoir un minimum de connaissances dans le domaine juridique.
Même pour de la retranscription audio ou du standard, il me semble qu’il faut au minimum connaître les termes employés, l’organisation judiciaire, voire les procédures.
 »

Peut-on vivre de son activité comme assistante juridique indépendante ?

« Beaucoup m’ont posé la question…
C’est très compliqué d’y répondre car cela dépend de la rémunération que l’on en attend et des moyens que l’on met en œuvre pour y parvenir.
 »

En tout cas, Nathalie encourage celles et ceux qui y pensent « à ne pas hésiter trop longtemps ».

Ses conseils :

• de bien préparer son projet, se faire aider, se former…
• de définir un cadre clair : forme de l’activité, obligations administratives, moyens de communication…
• d’établir de vrais documents de contractualisation pour ses missions : devis, conditions de vente…
• d’éviter les copier-coller du travail des autres assistantes !

« Le Pack est adapté à nos métiers. Tu as vécu cette expérience de créer ton activité, et maintenant tu accompagnes les secrétaires freelances. Il évite de trop s’éparpiller et permet de structurer son projet pas à pas. L’accès au forum est un vrai plus, car rien ne vaut le partage d’expériences et l’entraide. »

La réalité du métier

« La journée commence à 8 heures et se termine (en principe), à 17 heures, sauf dossier urgent à terminer.
Après avoir répondu aux mails, je traite en général les plus gros dossiers, qui demandent davantage d’attention, le matin. Nous avons cependant parfois des urgences à traiter à n’importe quel moment de la journée
. »

Je retiens donc qu’il faut savoir gérer et prioriser ses tâches entre plusieurs dossiers et client.es, ce qui (je le sais) n’est pas facile pour tout le monde.

Nathalie s’adapte aussi aux horaires d’ouverture des cabinets avec lesquels elle travaille : « ce qui permet notamment de les joindre et d’être plus en interaction. »

Ce qui la rend heureuse aujourd’hui dans l’exercice de son métier :

« Le fait de pouvoir choisir avec qui je travaille, mon temps de travail et la diversité des missions confiées. On apprend tout le temps, même après autant d’années, le droit étant une matière extrêmement vivante et évolutive. »

Il faut dire que Nathalie est clairement passionnée par son métier !

Ce qui lui paraît difficile, si je puis-dire (ce n’est pas le mot qu’elle emploie), c’est le fait de se sentir parfois isolée dans son travail.

« Travailler à distance signifie être seule dans son bureau toute la journée. »

C’est un des rares points d’inconfort que Nathalie a évoqué dans le cadre de notre échange.
D’ailleurs, elle précise tout de suite que « cela permet aussi une concentration maximale. »

Reste qu’elle cherche volontiers à multiplier les interactions avec ses client.es, via des contacts téléphoniques, ou en se rendant dans leurs locaux :

« Je me déplace chaque semaine en clientèle. »

Comme Séverine, en cas de surcharge, elle travaille avec une consœur, assistante juridique freelance, comme elle : Jessica Dubigny Menard que j’ai déjà interviewée pour Croquefeuille.

« En cas de gros volume ou de mission que je ne peux accepter, je sais que je peux compter sur elle. Rencontrée grâce au Forum des télésecrétaires, elle est devenue mon amie.
Nous sommes très complémentaires, et Jessica est une grande spécialiste des cabinets d’avocat.es et des procédures
. »

Nathalie fréquente toujours à l’occasion le Cowork de Rochefort qu’elle nous avait déjà présenté sur le blog, il y a déjà quelques années.

« Des espaces de coworking ont ouvert partout en France et cela vaut la peine de franchir leurs portes, ne serait-ce que pour ne pas rester seule dans son activité et pour créer une dynamique. »

Et maintenant, quelle va être la suite ?

« Avec les réussites et les déconvenues, je suis fière du chemin parcouru, d’avoir réussi à concilier ma vie de famille et ma vie professionnelle, d’avoir encore des projets, d’avancer malgré des doutes, d’avoir encore envie d’apprendre, des client.es satisfait.es. »

Aujourd’hui, Nathalie veut continuer à se former pour poursuivre son évolution professionnelle.

« J’ai toujours envie d’apporter plus à mes client.es. Donc, j’aimerais me former davantage, être encore plus pointilleuse dans mes missions, être force de proposition pour améliorer le service rendu et quand même avoir un peu de temps pour moi et mes proches. »

C’est finalement moi qui aie choisis le mot de la fin dans tout ce qu’elle m’a dit :

« J’espère tout simplement que mon activité continuera telle qu’elle est aujourd’hui, ce serait parfait ! »

Et moi, je souhaite à toutes les lectrices et aux lecteurs de Croquefeuille d’en arriver là dans leur activité !


↪ Retrouvez Nathalie via le site internet de de Jurisoutien

↪ via son profil LinkedIn

↪ sur le forum des secrétaires indépendantes où vous pourrez découvrir l’ensemble de ses aventures depuis le tout début !


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