Les difficultés du métier de secrétaire indépendante
Publié le vendredi 10 janvier 2014 par Celine Lieffroy | 2 commentaires
Classé dans : Se lancer - Tarifs - Organisation - Travailler à domicile -

Avant de se lancer comme secrétaire indépendante, il convient de s’interroger sur les difficultés inhérentes à ce métier exercé en freelance.

À la lecture de l’enquête sur le métier de secrétaire indépendante, ainsi que celle du forum, j’ai retenu plusieurs types de difficultés que j’organiserais selon l’étape du projet à laquelle on se trouve.

La préparation du projet

Lors de cette étape, les principales difficultés relèvent souvent de la méthodologie  : savoir par où commencer, comment s’y prendre, éviter de s’immatriculer avant d’avoir réfléchi à son projet ne serait-ce que pour valider si un autre statut aurait été plus avantageux…

D’ailleurs, le foisonnement des informations et des conseils parfois contradictoires sur internet n’est pas forcément une aide. Mieux vaut suivre une méthode globalement, que ce soit celle d’un organisme d’aide à la création d’entreprise ou celle du Pack installation, et aller jusqu’au bout de la démarche, plutôt que suivre l’avis du dernier qui a parlé.
D’ailleurs, comme toujours sur internet, il convient de vérifier ses sources et de confronter les avis.

Définir son offre et ses tarifs

Choisir un tarif horaire ne pose souvent pas trop de questions, puisqu’on connaît les chiffres du marché. Mais, ne l’ayant pas calculé elles-mêmes, la plupart des télésecrétaires ont ensuite du mal à établir des devis, car elles ne savent pas comment travailler leur grille tarifaire.

Associée à la peur de ne pas trouver de client, c’est, selon moi, une des raisons pour lesquelles les prix des secrétaires indépendantes ne cessent de baisser depuis des années, ce qui est notamment frappant dans le domaine de la retranscription audio.

Le choix du statut et les règles de la fiscalité posent également beaucoup de questions.

Le lancement du projet

À ce moment-là, les difficultés relèvent plus de la mise en place d’une organisation de travail, alors qu’on n’a pas encore vraiment une clientèle constituée.

Si vous comptez travailler seule à la maison, comme la très grande majorité des télésecrétaires, il faudra lutter contre la solitude, mais aussi faire attention à ne pas vous disperser (on parle beaucoup de la procrastination). Là, encore organisation et méthodologie sont nécessaires. La mise en place d’objectifs mensuels, hebdomadaires et journaliers, avec des routines peut aider.

S’astreindre à mettre en place une méthode personnelle de prospection. Là encore, les conseils sur le net sont foisons. Les unes ont fait comme ça, les autres comme ci, mais l’important reste de tester ces méthodes et de trouver celle qui vous convient le mieux, et surtout de s’y obliger. Ce qui est certain, pour le coup, tout le monde vous le dira, c’est que les clients ne viendront pas vous chercher :-)

Bien sûr, vous pouvez préférer comme moi adopter une stratégie de référencement afin que ce soient vos clients qui vous trouvent plutôt qu’à vous d’aller les chercher…
Mais là encore, il s’agit d’une stratégie personnelle qui dépend de vos prestations et de vos projets. Cette stratégie demande des choix, une formation et une méthode qu’il convient d’organiser.

Autre difficulté liée à la phase de lancement, crédibiliser votre activité auprès de vos proches.
Vous travaillez à la maison, vous n’avez pas vraiment de clients (peut-être un ou deux), vous ne gagnez pas encore votre vie… Vos proches pourraient en déduire que vous « paressez » à la maison, et donc vous solliciter pour de menus services, voire vous rendre visite de manière intempestive à la maison.

C’est à ce moment, plus que jamais dans votre projet, qu’il va falloir éduquer votre entourage, ce qui n’est pas toujours facile tant cette légitimité de « gagner sa vie » est forte en France. Quand vous travaillerez comme une folle pour vos clients et que votre chiffre d’affaires explosera, plus personne ne viendra vous embêter et les gens respecteront votre travail, mais d’ici là, il va falloir défendre votre temps et votre espace de travail.

Une des solutions est, par exemple, de vous établir des horaires de travail. Je sais que ce n’est pas très glamour et que vous souhaitiez être à votre compte pour pouvoir travailler quand vous le souhaitez, mais l’important est de vous réserver des espaces-temps ne serait-ce que pouvoir travailler…

À cela, il faudra ajouter la pression que vous vous mettrez vous-même pour faire décoller votre chiffre d’affaires, et les périodes de découragement qui suivront, car la prospection met parfois du temps à donner ses premiers résultats…

L’accélération du projet

Une fois que votre activité se sera développée et que vous aurez des clients, d’autres difficultés vont arriver.

Vous souhaitiez mieux concilier vie privée et vie professionnelle, mais vous allez vous rendre compte qu’en fonction de votre charge de travail, de vos délais de livraison et des urgences de vos clients, votre travail empiète de plus en plus sur votre vie personnelle.

Si vous continuez d’accepter toutes les missions qui vous sont proposées, vous allez travailler le soir, le week-end, finir par vous isoler… cela peut également poser des problèmes de couples, car tous les conjoints n’acceptent pas cette situation.

D’autant que ça fait déjà trois ans que vous n’avez pas pris de vacances !

Pour durer, il faudra faire des choix : trouver une collaboratrice et une méthode de travail à deux, renoncer à des missions, trouver une meilleure organisation avec vos clients…

Une des difficultés de ce métier reste en effet de gérer les pics d’activités. Ainsi, même en plein régime, alors que votre chiffre d’affaires est plus ou moins stable, vous aurez des périodes creuses qui doivent être mises à profit pour réfléchir à votre stratégie, remettre au point vos objectifs personnels et professionnels, mais aussi vous reposer et vous changer les idées (sans culpabiliser).

Vous aurez aussi et surtout des périodes où le travail explose, si bien que la charge de travail deviendra très lourde à supporter pour une seule personne qui a besoin de dormir quand même un peu la nuit.

Cette alternance est en elle-même très fatigante, et il vous faudra trouver une solution pour tenir le coup.

Crédits photo : Valerie Hukalo

Commentaires
Le lundi 30 janvier 2017 à 16h07

Bonjour et un grand merci pour ces articles et commentaires très riches qui répondent très précisément à toutes ces questions que l’on peut se poser quand on projette de se lancer en "freelance" dans ce métier. Ça fait 15 ans que je suis assistante de direction salariée et le temps est venu pour moi de tenter le grand saut dans l’entreprenariat !
Une question pour le moment est la tarification. Je pense établir un taux horaire. Je ne pense pas établir de forfait à la tâche, ayant peur de mal estimer mon temps de réalisation ?... Pouvez-vous s’il vous plaît me donner votre avis sur ce point ?... Merci beaucoup par avance. Au plaisir de vous lire. A bientôt.

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Le vendredi 6 février 2015 à 09h50

Le plus dur en effet est peut-être de concilier vie professionnelle et vie familiale quand on travaille à la maison. D’ailleurs, quand j’entends des jeunes mamans dire qu’elles veulent se mettre à leur compte et travailler chez elles pour mieux s’occuper de leurs enfants, je suis sceptique... Car travailler chez soi est tout sauf une sinécure !!!
Depuis onze ans que je travaille comme écrivain public/secrétaire indépendante, mon chiffre d’affaires s’est stabilisé mais je connais toujours des pics et des creux (vacances d’un client ou au contraire maladie d’une secrétaire dont il bascule le travail sur moi !)
Je crois que le plus vrai et le plus important signalé dans votre article est l’absolue nécessité d’éduquer son entourage. Ce n’est pas parce qu’on travaille à la maison qu’on peut être dérangé à tout bout de champ !!!
En revanche, personnellement, je suis un peu contre la discipline horaire... mais c’est sans doute parce que je suis un oiseau de nuit ! Travailler en horaires décalés est pour moi LE gros avantage de mon activité. Je m’octroie très souvent des récréations en journée pour aller au cinéma ou en ville par exemple avec mon amie. En contre-partie, elle accepte que je travaille tard le soir et les week-ends.
Quant aux vacances, je n’hésite pas à prendre de 6 à 8 semaines/an pour compenser justement les semaines de 60 à 70h que je fais régulièrement quand je bosse ! Et il m’arrive assez souvent de prendre une journée par ci par là en semaine pour une escapade en amoureux !
Si on travaille beaucoup et qu’on fait preuve d’une grande disponibilité et d’une grande flexibilité envers ses clients, ils acceptent très facilement qu’on aille se mettre au vert quand ils ont moins besoin de nous ! Mais pour cela, il faut bien sûr commencer par les fidéliser et leur donner le sentiment qu’on est irremplaçable !

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