Exercer en portage salarial
Publié le lundi 1er juin 2015 par Celine Lieffroy, Séverine Derrien, Tania Ribeiro | 1 commentaires
Classé dans : Changement de statut - Statuts - Salariat - Portage salarial -

Elles sont secrétaires indépendantes et ont opté pour le portage salarial. Pourquoi ? Quels sont les avantages et les inconvénients ? Qu’en pensent leurs clients ?
Découvrez les expériences de ces 5 secrétaires que je remercie d’avoir bien vouloir voulu témoigner pour Croquefeuille.

Séverine Derrien, secrétaire juridique près de Nîmes (30)

Maman de deux enfants de 4 et 8 ans, Séverine a 40 ans et exerce comme secrétaire juridique à distance en portage salarial.

Elle a créé Smart Secrétariat en 2006 après avoir quitté la région parisienne où elle était déjà secrétaire en cabinet d’avocats. Installée dans le Sud, elle n’y a pas trouvé d’emploi. Elle a donc décidé de se lancer à son compte pour travailler à distance. Elle travaille aujourd’hui avec une dizaine d’avocats.

« Mes clients sont des avocats avec qui je travaille régulièrement. Certains m’envoient du travail presque tous les jours, d’autres une fois par mois. Mais pour la majorité, ils me sont fidèles depuis de longues années. »

Outre ses missions comme secrétaire juridique, Séverine accepte aussi d’autres tâches, soit qu’elle sous-traite, soit qu’elle effectue elle-même, notamment en retranscription audio.

« Je ne travaille pas sur site, car c’est trop compliqué à gérer. J’ai essayé, mais tous les avocats veulent le travail rapidement. Si je m’absente, je ne peux pas gérer les urgences. 95 % de mes clients sont des avocats pour qui je rédige les courriers, les actes, fais la facturation ou les états de frais, principalement. »

Séverine a choisi le portage salarial comme la solution la plus simple et la moins risquée lors de son lancement. Il faut dire que le statut d’auto-entreprise n’existait pas alors.

Aujourd’hui, cette solution lui convient toujours parfaitement.

« À mon sens, il n’y a aucun inconvénient, du moins je n’ai jamais rencontré de problème.
Les avantages sont nombreux : j’ai un chiffre d’affaires et je sais que je vais toucher au minimum 55 % en net. Je me sens également protégée et soutenue en cas de problèmes d’impayés.
 »

Parmi les avantages, elle bénéficie de chèques restaurants et de CESU, et se fait rembourser ses frais professionnels.

« Enfin, je ne me pose pas de questions sur les charges à sortir et ne perds de temps à faire ma comptabilité. »

Séverine a pris le temps, à l’époque, de bien choisir sa société de portage.

« J’ai créé un tableau avec tous les avantages que pouvait apporter une société de portage. J’ai recherché les sociétés de portage sur le net et les ai appelées. J’ai ensuite complété mon tableau et j’ai également fonctionné au feeling. J’ai ainsi pu choisir assez facilement. »

Son choix s’est finalement arrêté sur une petite structure, Challenge & Co, qui a grandi depuis.

« Ma société de portage était une petite structure quand j’ai débuté. Elle acceptait des portés sans minimum de chiffre d’affaires. C’était un de mes critères, bien évidemment, puisque je débutais. Maintenant, elle s’est agrandie et j’ai évolué avec elle. »

Concrètement, Séverine a signé un CDD lorsqu’elle a conclu avec son premier client. Ce CDD s’est ensuite transformé en CDI. Elle est restée sous ce même contrat depuis 2007.

La société de portage fournit tous les supports de la relation commerciale, devis, CGV et factures.

« Je prépare mes devis sur l’extranet et je les envoie aux clients directement, car ils sont générés automatiquement. Les CGV sont liées au devis. Ce sont celles de la société de portage. »

Idem pour la facturation.

« Je prépare mes factures sur l’extranet. Ma société de portage les vérifie et les valide. J’ai le choix de faire apparaitre ou non mon nom et mon logo sur les factures et les devis, en plus de celui de la société de portage. J’ai choisi d’y apparaitre. »

Séverine garde la possibilité d’envoyer elle-même ses factures à ses clients.

« Ce sont des options que je choisis au moment de la facturation. J’ai opté pour tout envoyer moi-même, souhaitant un rapport direct avec mes clients. Je limite la relation de la société de portage avec mes clients. Elle n’intervient qu’en cas d’impayés. »

Enfin, le paiement, sous forme de salaire, s’effectue en fin de mois.

« Je prépare ma note de frais et une feuille avec mes horaires, puis ma société de portage transforme mon chiffre d’affaires (CA) en salaire en fonction des données dont elle dispose. »

Sont déduits les frais professionnels, ainsi que les CESU et les chèques restaurants qui ne sont pas assujettis aux charges sociales ni aux impôts. Le salaire est calculé sur le solde, étant précisé qu’il faut compter environ 50 % de charges sociales.

Voici deux exemples fournis par Séverine pour nous expliquer le calcul du salaire :

  • Exemple 1 : 2 000 euros de CA

La société de portage déduit :
150 euros de tickets restaurant (calculés en fonction du nombre de jours travaillés)
150 euros de CESU (maximum possible par mois)
250 euros de frais professionnels qu’elle lui rembourse sur justificatifs
Solde : 1 450 euros de CA
Soit environ 725 euros de salaire net

En réalité, Séverine reçoit en fin de mois : 725 euros de salaire + 150 euros de tickets restaurant + 150 euros de CESU + 250 euros de remboursement de frais = 1 275 euros.

  • Exemple 2 : 2 000 euros de CA

Elle décide cette fois de ne pas opter pour les tickets restaurant ni pour les CESU.
La société de portage déduit ses 250 euros de frais, soit un solde de 1750 euros.
Soit environ 875 euros de salaire net.

En fin de mois, Séverine a donc touché : 875 euros de salaire + 250 euros de remboursement de frais = 1125 euros.

On comprend bien l’intérêt des dispositifs défiscalisés que sont les tickets restaurants et les CESU, encore faut-il avoir besoin de ces derniers.

Vis-à-vis de ses clients, son statut de portée ne pose pas de problème.

« Personne ne m’a jamais embêtée avec ça. Ce sont des avocats, ils connaissent le statut et son fonctionnement. Ça ne les gêne absolument pas. »

La société n’intervient qu’en cas d’impayé, ce qui est arrivé une fois à Séverine.

« Une cliente ne m’a pas payé. Toutes les démarches de recouvrement ont été engagées par la société de portage. Je ne me suis occupée de rien. Ils ont fini par récupérer l’argent. »

Séverine qualifie ses relations avec sa société de portage de « très bonnes ».

« Ils me font confiance et ne me posent absolument aucun problème. Ils ont toujours tout fait pour me rendre service (avances de salaire, attestations pour les banques ou organismes, etc.)
Cela se passe vraiment très bien
. »

Dans quel cas, conseillerait-elle à une consœur de s’inscrire en portage ?

« Je pense que le statut AE est plus intéressant financièrement pour débuter, sauf si on sous-traite beaucoup. Ensuite, une fois un certain CA atteint, je pense très honnêtement que le portage est une très bonne alternative, rassurante et économiquement intéressante. Je recommande le portage à toutes mes collègues, depuis mes débuts. »

Marie-France Dos Santos, assistante indépendante dans l’Allier (03)

Après un BTS commerce international, Marie-France a travaillé pendant 16 ans dans différentes PME en tant qu’assistante commerciale en charge de l’administration des ventes, du marketing et de la communication ou au service export.

C’est en 2012 qu’elle a décidé de se lancer à son compte en créant Assistanc’Com.

« J’ai commencé mon activité d’assistante indépendante en 2012. Je suis très autonome et j’ai toujours été attirée par le télétravail. Le fait de travailler en indépendante me paraissait une évolution naturelle de mon expérience professionnelle. Cela me permettait de m’affranchir de ma situation géographique et du bassin d’emploi local pour avoir plus de possibilités professionnelles. En même temps, je pouvais concilier vie familiale et vie professionnelle. Et dernier point : c’était une sorte de défi ! »

Ses missions sont plutôt régulières et sont réalisées à distance : transcription audio, traduction allemand/français, rédaction, relecture en collaboration avec des agences de transcription ou de traduction.

« Je travaille également avec une société de homeshoring, un cabinet médical en remplacement de la secrétaire, et ponctuellement pour des indépendants dans le domaine du négoce. Mes prestations d’assistance commerciale sont peu développées pour l’instant, faute de prospection active en ce sens. »

Marie-France a commencé son activité en couveuse, mais l’expérience ne s’est pas avérée concluante.

« Je trouvais le fonctionnement administratif compliqué et contraignant. Je comprenais mal les calculs de rémunération. J’ai volontiers cherché un autre système lorsqu’un client a refusé les conditions de la couveuse. »

Hésitant à opter pour le statut auto-entrepreneur, parce qu’elle voulait rester au régime général, elle s’est tournée vers le portage.

« J’ai contacté quelques sociétés de portage salarial et j’ai retenu la plus réactive à ma demande. Ses explications étaient claires et complètes. Son fonctionnement paraissait simple. »

Marie-France a alors signé un CDI à temps partiel.

« J’exerce mon activité de façon complètement indépendante : je cherche mes clients, établis mes devis et factures, réalise mes prestations, relance mes clients en cas de retard de paiement... »

Le rôle de la société de portage se borne à gérer ses fiches de paye, les cotisations sociales et la TVA.

« De fait, les relations avec ma société de portage sont très succinctes. Le fonctionnement est simple et transparent. J’apprécie sa réactivité en cas de demandes (rares). J’établis mes factures directement à partir de son serveur, je vois les règlements de mes clients au jour le jour. Je suis payée en fin de mois selon les règlements perçus durant la période avec remboursement de mes frais de fonctionnement. »

Le système est transparent pour ses clients et aucun n’a montré de réticence à ce jour.

« Selon moi, le portage salarial laisse une grande liberté. Il permet de tester un projet et de le poursuivre sans limite dans le temps ni de chiffre d’affaires. Il peut être cumulé avec un autre statut. Je n’ai pas eu besoin de prendre un emploi salarié ou intérim en complément, mais c’est tout à fait possible. Il permet de récupérer des frais professionnels, représente le comptable que je pourrais avoir sous un statut d’entrepreneur "indépendant". Il nécessite aussi peu de formalités et se met rapidement en place. »

Caroline Sire, transcriptrice dans l’Eure (27)

Caroline a créé son activité en janvier 2012. Elle travaille essentiellement à distance, notamment pour des avocats qui lui confient leurs fichiers audio pour transcription.

« J’ai travaillé plus de 12 années en cabinet d’avocat et j’ai choisi ce métier de secrétaire indépendante afin de changer d’environnement professionnel. Je savais que les compétences acquises au cours de mon parcours professionnel pouvaient être mises à la disposition des avocats, huissiers et autres professions et qu’il m’était possible de développer mes aptitudes. »

Outre la transcription de fichiers audio, elle fait également de la mise en page et de la transcription de tapuscrits. Ses clients sont des avocats, des huissiers et des sociétés de transcriptions.

Caroline a choisi de rester salariée. C’est la raison pour laquelle elle a choisi le portage salarial.

Pour elle, les avantages de la formule sont les suivants :

  • Pouvoir rester salariée le temps de développer une activité rentable ;
  • Bénéficier des mêmes couvertures sociales que les salariés.

Les inconvénients :

  • Le porté paye et les charges patronales et les charges salariales.

« En revanche, il conviendrait de faire le calcul des montants qu’un indépendant, sous un autre statut, tel qu’auto-entrepreneur, EURL ou autre, doit débourser chaque année pour régler les différentes sommes mises à sa charge (RSI, assurance professionnelle, impôt sur les sociétés, etc.) »

C’est grâce à un parrainage qu’elle a finalement choisi sa société de portage.

« J’ai fait énormément de recherches avant de me décider. J’ai pris plusieurs contacts avec diverses sociétés de portage salarial, j’ai interrogé des personnes qui exerçaient sous ce statut. Alors que j’étais en recherche d’un statut pouvant me convenir, une personne m’a proposé de me parrainer. C’est ce qui m’a permis in fine de faire un choix définitif. »

Après avoir fourni tous les documents utiles pour faire son contrat, Caroline a signé un CDI. Elle précise qu’elle avait alors déjà trouvé un client.

Du côté client, tout se passe comme avec un indépendant : signature d’un devis et des CGV ou un contrat de prestations, selon les besoins.

« Dès que l’on trouve un nouveau client, il convient de créer sa fiche. Les factures sont directement éditées par le porté et transmises par ses soins aux clients qui procèdent au règlement directement via la société de portage salarial. »

Les problèmes de recouvrement de créances sont à la charge du porté, mais elle n’a jamais eu de problème en ce sens.

Pour sa rémunération, Caroline a opté pour le paiement mensuel, étant précisé qu’il « existe divers tempos de rémunération ».

En revanche, elle admet ne s’être jamais posé la question des avantages (tickets restaurant, CESU, par exemple) avant que je lui pose la question.

« Mes relations avec ma société de portage sont excellentes. J’ai toujours eu des interlocuteurs lorsque je cherchais des réponses. Ils sont très réactifs et de bons conseils. »

Pour elle, « c’est un bon compromis pour commencer une activité. »

Marilyn Keith Baltzer, assistante indépendante en Alsace (67)

À 36 ans, Marilyn est mariée et sans enfant. C’est en 2012 qu’elle a créé MKB Concept, après avoir été assistante de direction pendant 12 ans.

« Depuis toute petite, j’ai toujours eu pour ambition de devenir secrétaire puis assistante de direction. J’ai un BTS Assistante de direction que j’ai réalisé en alternance. »

Spécialisée dans la formation professionnelle, Marilyn propose des prestations d’assistance de direction, de préparation comptable, de transcription audio…

Elle travaille essentiellement sur site (90 %) et un peu à distance (10 %). Ses contrats sont habituellement signés pour un an.

« Mes clients sont des indépendants (conseiller en finance), des professions libérales (avocats), des artisans (boucher-charcutier, pâtisserie), des SARL avec et sans salariés (psychologue du travail et des organisations, maison d’édition, entreprise d’informatique, organisme de formation, courtier en assurances), des associations (centre social et culturel, association socio-insertion). »

En 2012, Marilyn s’était d’abord immatriculée en SARL unipersonnelle. En 2014, elle a fermé sa société, mais s’est inscrite en portage pour « continuer à rester indépendante sous un statut salarié. »

« J’ai changé de statut, car, en 3 ans, je n’ai pas réussi à me sortir de salaire. J’étais toujours en train de rembourser de la TVA, le RSI, les charges, etc. »

C’est l’AVC de son mari en 2014 qui lui a fait prendre conscience de la précarité de sa situation.

« Il n’a pas eu de maintien de salaire et la sécurité sociale a mis 3 mois et demi à rembourser le premier salaire… cela a été une période financièrement très difficile pour nous. »

Pour elle, les avantages de la formule sont les suivants :

  • un statut salarié, donc sécurité sociale, retraite, bulletins de paye,
  • un correspondant pour les questions liées à la compta, la paye, les questions juridiques, etc.
  • on continue d’avoir son indépendance (prospection, négociation des contrats, prestations, accord sur la facturation).

Elle peut en outre déduire ses frais de fonctionnement, comme le téléphone portable (50 % pris en charge), internet (50 %) et ses autres frais à 100 % : fournitures bureau, documentation, frais de communication, affranchissement, achat matériel divers, achat de logiciels, achat d’équipement informatique, abonnements, frais de restauration, frais de déplacement (parking, péages)…

En outre, la société de portage propose à ses portés :

  • un plan d’épargne entreprise (PEE et PERCO),
  • de suivre des formations gratuites chaque mois sur divers thèmes (informatique, vente, prospection…),
  • d’accéder à toutes les annonces de missions sur le réseau interne (recherche de consultants),
  • une remise de 50 % sur l’abonnement Viadéo.

Parmi les inconvénients, elle cite le fait que son salaire lui soit versé tardivement (vers le 10 ou 15 du mois) et les 10 % de frais de gestion prélevés sur son CA HT.

Pour sa rémunération, elle précise :

« Sur le chiffre d’affaires HT seulement 38 % (environ) sont versés en salaire net.
Exemple : tu as 3.000 euros de CA HT, cela te donne 1.100 euros de salaire net. Si tu as 5.000 euros CA HT, cela te donne 1.900 euros de salaire net
. »

Marylin a choisi sa société de portage en fonction des recommandations qui lui avaient été faites. Elle travaille avec Ad’Missions.

« On rencontre un référent régional qui nous reçoit en entretien. On lui explique notre situation et nos motivations. Il s’assure que l’activité que l’on propose entre bien dans les professions pouvant être réalisées en portage salarial. Si c’est OK, il informe le consultant (car on devient consultant) de tous les avantages du portage et du fonctionnement. »

Marylin est arrivée avec son portefeuille clients avec lesquels elle travaillait déjà. Contrairement aux cas précédents, elle n’a pas signé de CDI, mais des CDD mensuels. Elle a le statut « cadre ».

« Attention ! En fonction de ton chiffre d’affaires, les CDD sont des mois complets ou non (ils doivent respecter des minimas conventionnels en terme de coût horaire). Par exemple, si je n’ai que 3.000 euros de CA HT, mon mois ne sera pas complet, par contre quand j’ai un CA HT de 5.000 euros, mon mois est complet. »

En ce qui concerne les relations contractuelles avec les clients, la société de portage met à la disposition de ses « consultants » des documents types : contrat de prestations de services, bon de commande et conventions de formation. Les « consultants » peuvent en effet dispenser des formations en utilisant le numéro d’agrément de la société.

À la fin de la prestation ou à la fin du mois, Marylin doit faire signer un « compte-rendu d’activité » (CRA) à chacun de ses clients qui atteste que le « consultant » a bien réalisé ce qui va être facturé. Elle admet que « c’est un peu compliqué, notamment avec les clients les plus brouillons ».

Une fois le CRA signé, il est transmis par mail à la société de portage qui procède à la facturation dans les 24 heures.

« Pour ma part, je demande systématiquement une copie des factures au cas où l’un de mes clients a une question et pour mon suivi administratif personnel. »

Les relances sont également effectuées par la société de portage.

« Mais, ils ne te paient pas les frais de fonctionnement tant que tes clients n’ont pas payé les factures en retard… C’est un moyen de pression pour eux afin que tu relances les clients de ton côté. »

En passant du statut de SARL à celui de portée, Marylin a modifié sa grille tarifaire pour certains clients.

« Je n’ai pas augmenté mes tarifs pour certains d’entre eux, mais pour d’autres, je suis passée sur un forfait jour ou demi-journée. Pour les nouveaux, c’est systématiquement un tarif plus élevé par jour ou demi-journée afin de pallier les frais de gestion de 10 % prélevés par la société de portage. »

Elle prend le temps d’expliquer le fonctionnement de sa société de portage à tous ses clients :

« J’ai fait un entretien en face à face avec chacun de mes clients pour les informer de mon changement de statut et de ce que cela allait changer pour eux (en fait, pas grand-chose, mis à part un CRA à signer à chaque fin de mois). »

Ses relations avec sa société de portage sont donc régulières et diversifiées :

« Tous les mois, je dois communiquer mon prévisionnel de CA HT par client afin que le DRH (à Paris) me fasse une proposition de simulation de salaire.
Je suis en contact avec l’assistante (à Paris) en charge de l’établissement des factures et du suivi administratif des formations.
J’ai un référent sur Strasbourg qui répond à mes interrogations et me communique régulièrement les forums, salons, et autres évènements régionaux.
Le service formation me renseigne lorsque j’ai un projet de formation personnel
. »

Karin de Angelis, rédactrice-transcriptrice dans les Bouches-du-Rhône (13)

Installée dans les Bouches-du-Rhône, Karin est mariée et mère d’une fille de 7 ans.

C’est en juillet 2009 qu’elle a démarré son activité de rédactrice-transcriptrice, Assistelis.

« J’ai suivi des études de philosophie (Bac+5), et pour financer mes études après le Bac, j’ai travaillé dans diverses entreprises, des petits commerces d’abord, puis des structures plus grosses dans lesquelles on m’a confié de plus en plus de responsabilités, jusqu’à devenir chef de service dans une grande surface de bricolage. C’est grâce à ce double parcours universitaire et professionnel que je connais à la fois le "monde littéraire" et le milieu de l’entreprise. »

Karin propose exclusivement des prestations de retranscription audio, avec éventuellement des déplacements sur site pour procéder à l’enregistrement et à la prise de notes. Elle s’est spécialisée dans les réunions d’IRP (instances représentatives du personnel), comme les réunions de comités d’entreprise ou de CHSCT, mais elle travaille aussi pour des administrations.

En 2009, Karin avait lancé son activité sous le statut auto-entrepreneur.

« Je ne connaissais pas le portage salarial à l’époque. La boîte de gestion qui m’a guidé avant de me lancer ne m’en avait d’ailleurs pas parlé. Mais si j’avais connu le portage, à l’époque, j’aurais choisi cette option sans hésiter. »

Pour elle, le principal avantage de la formule est d’être salarié et de bénéficier ainsi des avantages sociaux liés à ce statut (chômage, retraite, maladie…), « surtout comparé au statut AE que je trouve trop précaire ».

Son choix s’était d’abord porté sur une grosse structure.

« Quand j’ai voulu passer en portage, j’ai d’abord signé avec une grosse société très connue, mais j’ai vite déchanté en voyant que je n’étais qu’un numéro parmi quelques milliers de portés et que mes demandes particulières individuelles passaient à la trappe. »

Elle a finalement opté, comme Séverine, pour la société Challenge & Co, qui est une plus petite structure.

« Il y a du dialogue, des réponses claires et rapides en cas de questions, des solutions efficaces en cas de souci. »

Comme elle avait déjà ses clients, elle a tout de suite signé un CDI et travaille à partir de devis, comme elle le faisait auparavant en AE.

En revanche, les factures sont réglées à sa société de portage qui lui reverse son salaire.

Sa rémunération, lui est d’ailleurs versée en début de mois : « mais comme mes clients payent à 30 jours fin de mois, ça ne fait pas grande différence que s’ils me payaient directement. »

Karin ne travaille qu’avec des sociétés qui récupèrent la TVA. Son statut de portée est complètement transparent pour eux. Elle admet cependant que « cela aurait peut-être été plus ennuyeux pour des libéraux ou des particuliers. »

Elle qualifie ses relations avec la société de portage de « très bonnes ».

« Je conseillerais le portage à quelqu’un comme moi qui aime travailler de façon indépendante, mais qui ne veut pas perdre de temps avec le RSI, l’URSSAF et toutes ces administrations très lourdes. »

Crédits photo : Valérie

Commentaires
Le mardi 9 juin 2015 à 16h40

Bonjour et merci pour vos témoignages.
j’ai rendez-vous en fin juin pour une réunion avec une société de portages, car je souhaite être indépendants mais rester salarié.
Séverine, j’habite moi-même près de Nimes et Karin j’habite aussi près de Tarascon. peut-être pourrions-nous rester en contact ?
Bonne journée

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