Comment financer son projet pour devenir secrétaire indépendante ?
Publié le vendredi 7 février 2014 par Celine Lieffroy | 0 commentaires
Classé dans : Étude de marché - Chômage - Accompagnement - Financement -

Pour devenir secrétaire indépendante, le premier financement est encore vos économies, l’argent que vous avez pu mettre de côté pour votre projet, voire votre prime de licenciement.

Encore va-t-il falloir évaluer au détail près votre besoin en financement avant de lancer votre projet.

Devenir télésecrétaire, combien ça coûte ?

La question peut paraître paradoxale, car lorsqu’on se lance pour travailler à son compte, la première motivation est souvent de gagner de l’argent.

Pourtant, comme toute entreprise, le fait de devenir télésecrétaire va d’abord vous coûter, à la fois du temps et de l’argent.

L’objectif étant que cette activité, au final, vous rapporte plus qu’elle ne vous coûte. Sinon, ce n’est pas la peine…

Pour évaluer votre besoin de financement, il va falloir lister tous les postes de dépenses de votre entreprise, que ce soit en papier ou en timbres, en téléphonie et internet, en matériel informatique et logiciels, mais aussi vos besoins pour vos démarches commerciales et votre communication.

Cette étape fera partie de votre étude du marché. C’est à ce moment-là qu’il vous faudra évaluer vos besoins, notamment en fonction de votre projet propre, mais également de la concurrence.

Ainsi, si vous comptez proposer de la permanence téléphonique, il vous faudra étudier toutes les solutions de standard possible, avant de vous renseigner auprès de vos consœurs pour connaître le matériel qu’elles utilisent et pourquoi.

Cela sera bien sûr d’autant plus facile que vous faites partie d’un réseau comme le forum des secrétaires indépendantes, car tous ces besoins sont déjà listés et détaillés.

Le temps d’acquisition de la clientèle

Outre l’aspect matériel et logiciel, l’évaluation de vos besoins en fournitures et vos besoins en communication (à ne pas négliger, si vous comptez trouver des clients), il vous faudra également évaluer le temps nécessaire pour atteindre votre seuil de rentabilité.

Le seuil de rentabilité est le chiffre d’affaires nécessaire pour couvrir vos frais, qu’ils soient professionnels (tout ce que vous venez d’évaluer), mais aussi personnels (la rémunération dont vous avez besoin pour payer votre loyer ou rembourser vos prêts, mais également manger, vous habiller, sortir…)

Une fois évalué ce temps d’acquisition de la clientèle, il vous faudra également le chiffrer.

Par exemple, si vous imaginez pouvoir vivre de votre activité d’ici deux ans, comment allez-vous vivre pendant ce temps ?
Il vous faudra de l’argent pour assurer votre quotidien !

On parlera ici de fonds de roulement, ou encore de trésorerie.

Je précise que tous ces besoins sont évalués dans le Pack Devenir télésecrétaire.

Heureusement, il existe des moyens de compléter vos propres économies et des dispositifs pour vous aider à financer votre projet.

Les aides aux chômeurs créateurs

Si vous avez la chance d’être demandeur d’emploi, comme la majorité des prestataires qui se sont lancés comme télésecrétaires, vos droits au chômage seront une source précieuse de financement.

Vous aurez le choix entre le maintien de vos allocations ou la capitalisation.

Le maintien de vos allocations chômage :

Dans la limite de la durée de vos droits, et en fonction des revenus dégagés par votre activité, vous pouvez bénéficier du maintien partiel ou total de vos allocations chômage pendant quinze mois, correspondant à quinze versements mensuels d’allocations.
(À noter que pour les personnes âgées de 50 ans et plus la limitation à 15 mois ne s’applique pas).

La seule condition est que vos revenus ne dépassent pas 70 % du salaire qui a servi de base au calcul de votre allocation.
Vous devez également continuer à vous actualiser tous les mois. Officiellement, vous restez à la recherche d’un emploi…

Sous réserve de respecter cette condition, pour déterminer chaque mois le montant de votre allocation, il est procédé au calcul d’un nombre de jours non indemnisables compte tenu des revenus procurés par votre activité.

Consulter le site de l’APCE pour vous aider à comprendre comment sera calculé le montant de vos allocations.

L’avantage du dispositif est de pouvoir compter sur un revenu mensuel de base, que celui-ci soit formé de votre chiffre d’affaires ou de vos allocations.

Le maintien de vos allocations fonctionne également si vous ne souhaitez pas créer votre entreprise et que vous préférez exercer au sein d’une coopérative d’activités ou d’une couveuse d’entreprises.

La capitalisation : Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce)

En tant que demandeur d’emploi, vous pouvez également préférer recevoir une certaine somme en capital, celle-correspond à 45 % du solde de vos droits au chômage et vous sera versée en deux fois.

Le montant de ce capital dépendra de la durée de vos droits restants, ce qu’on appelle le reliquat, et le montant journalier de votre allocation.

Par exemple, si vous aviez 2 ans de droit ouverts au démarrage et que vous créez votre entreprise au bout d’un an, soit environ 300 jours de reliquat, et que votre indemnité journalière est de 50 euros par jour, votre capital sera évalué à :
300 jours x 50 euros x 45 % = 6 750 euros

Vous recevrez cette somme en deux fois :

  • 3 375 euros à l’immatriculation
  • 3 375 euros 6 mois après, si votre entreprise existe toujours

L’avantage de ce dispositif est de vous permettre de disposer d’un capital de départ, par exemple pour financer une partie de vos besoins de communication, sous réserve bien sûr que vous puissiez assurer vos charges quotidiennes par ailleurs.

Ce dispositif est réservé aux bénéficiaires de l’ACCRE.

Dans tous les cas, je vous conseille de vous renseigner auprès de votre agence Pôle emploi en indiquant à votre conseiller que vous souhaitez créer votre entreprise.

Cela vous permettra en outre de bénéficier du dispositif « Objectif projet création ou reprise d’entreprise (OPCRE) », c’est-à-dire d’un accompagnement de trois mois pour vous aider à construire vôtre projet.

Pour celles et ceux qui ne peuvent prétendre aux aides réservés aux demandeurs d’emploi, ou encore si vos besoins de financement sont importants, d’autres solutions existent.

Les prêts bancaires classiques

C’est souvent la première chose qui vient à l’esprit : rédiger un Business plan, puis faire le tour des banques pour obtenir un prêt bancaire.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les banques ne financeront pas votre besoin en fonds de roulement (BFR) ou en trésorerie.
Vos besoins de financement devront pouvoir être justifiés par des factures, que ce soit du matériel (bureautique), des besoins en communication (site internet), ou encore un droit au bail, si vous souhaitez vous installer dans un local.

Éventuellement, un Prêt à la création d’entreprise (PCE) pourra compléter votre prêt bancaire. Cette somme pouvant être utilisée pour des besoins de trésorerie ou du petit matériel.

Il vous faudra prouver la viabilité de votre projet et votre capacité de remboursement grâce à votre business plan.

Le succès de votre démarche auprès des banques dépendra ensuite de vos besoins, de votre apport et des garanties que vous proposerez.

Plutôt qu’un emprunt classique, et surtout si votre projet a été refusé par plusieurs banques, je vous conseille de passer par un réseau de micro-crédit ou de prêts d’honneur.

Micro-crédit et prêt d’honneur

Si vous avez besoin d’un financement de départ pour vous lancer comme secrétaire indépendante, vous pourrez vous tourner vers les réseaux d’aide au financement des porteurs de projets.

Ces réseaux proposent des outils de financement comme le micro-crédit, le prêt d’honneur et la garantie.

Les micros-crédits de l’Adie

L’Adie est le premier opérateur en France de micros-crédits professionnels.

Ce sont des prêts inférieurs à 10 000 euros qui permettent de financer le démarrage, voire le développement de votre entreprise.

L’Adie s’adresse aux personnes qui sont exclues du système bancaire classique, notamment les chômeurs et les bénéficiaires des minima sociaux, qui sont porteurs d’un projet de création d’entreprise, quel que soit leur secteur d’activité.

Sa mission est donc de financer les projets.
Pour cela, il est conseillé de se présenter, non pas au stade de l’idée, mais avec votre dossier complet afin de convaincre ce réseau de vous accompagner financièrement.

Pour octroyer un micro-crédit, l’Adie se base essentiellement sur deux facteurs pour déterminer les capacités de remboursement du créateur :

  • Le porteur de projet lui-même, sa situation personnelle, ses compétences…
  • La viabilité du projet

Ces micros-crédits peuvent être, dans certains cas, complétés par un prêt d’honneur à taux zéro dont le remboursement peut être différé.

Les prêts d’honneur (réseau France Initiatives)

Ces prêts sont généralement inférieurs à 25 000 euros remboursables sur 5 ou 7 ans.
Ce sont des prêts personnels à taux zéro, octroyés en complément d’un prêt bancaire classique que le réseau vous aidera à obtenir, grâce aux outils de garantie gérés par France Active.
Ils sont également cumulables avec un PCE.

Les prêts d’honneur permettent de bénéficier d’un financement supplémentaire pour des besoins au démarrage, notamment de la trésorerie, mais également d’un accompagnement grâce à l’expertise financière du réseau, ce qui rassure les banquiers (outre la garantie proposée).

Cet accompagnement financier est complémentaire à celui des réseaux d’accompagnement comme les chambres de commerce ou les boutiques de gestion.

Pour en savoir plus :
http://www.initiative-france.fr/

Le dispositif et les prêts Nacre à taux zéro

Il s’agit d’un dispositif du ministère de l’Emploi à destination des créateurs d’entreprise en difficultés, inscrits comme demandeurs d’emploi notamment.

Le dispositif Nacre est en réalité un accompagnement à la création d’entreprise depuis la phase de lancement, jusqu’au suivi post-création, en passant par une aide au financement sous forme de prêt à taux zéro.

L’accompagnement est assuré par un opérateur qui fait partie de la liste des prestataires choisis par l’État, comme Pôle emploi, les Boutiques de gestion ou encore les Chambres de commerce.

France Active s’occupe de la partie financement.

Pour en savoir plus :
http://www.emploi.gouv.fr/nacre

Parlez-en à votre conseiller Pôle emploi.

Il est à noter que certaines collectivités proposent également des avances remboursables aux créateurs d’entreprise.

Pour cela, renseignez-vous auprès de votre conseil régional, de votre conseil général, et auprès de votre commune.

Pour convaincre vos partenaires : Soignez votre business plan

Je ne reviendrai pas ici sur le contenu du business plan, mais sachez que ce document est obligatoire pour présenter votre projet à vos partenaires.

J’en profite pour vous rappeler que le Pack installation peut vous être d’un grand secours pour la rédaction de ce document, que ce soit pour la partie étude de marché, la partie commerciale ou la partie chiffres.

Quelques conseils :

Mettez-vous à la place de votre interlocuteur et expliquez votre projet le plus simplement possible.

Mettez en avant les opportunités du marché, la crise et les incertitudes liées aux embauches, d’où le recours croissant à l’externalisation.
Montrez que vous avez les compétences pour répondre à la demande.

Soyez crédible et lucide, mais vendez-vous !
La partie « créateur » est très importante pour convaincre votre partenaire de vous suivre : votre formation, vos expériences, votre CV sont vos outils…

Justifiez tout ce que vous dites, citez vos sources, notamment sur la partie financière et commerciale.

Précisez ce dont vous avez besoin et pourquoi faire.
Pensez qu’un banquier ne financera pas vos besoins de trésorerie.
Montrez que ceux-ci seront couverts autrement (Apport personnel, PCE, Prêt d’honneur…)

Bien sûr, il faudra montrer que votre projet est viable et rentable.

Présentez un dossier aéré et attractif comprenant des illustrations, des tableaux et pas seulement 30 pages de texte que personne n’aura envie de lire…

Préparer une synthèse d’une page A4 avec toutes vos conclusions.

Vous avez une question sur le métier de secrétaire indépendante, ou vous souhaitez participer à la rédaction de ce blog, contactez-moi !

Crédits photo : Images Money

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